
Jacques Perrin en 5 films emblématiques

Jacques Perrin, mort jeudi à l'âge de 80 ans, aura marqué le cinéma français, à la fois en tant qu’acteur, réalisateur, et producteur engagé. Membre depuis 2019 de l'Académie des Beaux-arts, acteur dans plus de 70 longs-métrages au cinéma depuis les années 1950, il aura touché à des genres divers, de la comédie musicale avec Jacques Demy, aux films de guerre avec Pierre Schoendoerffer.
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Il aura aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, notamment pour le film Z de Costa-Gavras. Il commence sa carrière au cinéma en 1958 avec une apparition dans Les Tricheurs de Marcel Carné.
C’est Valerio Zurlini qui lui offre son premier rôle important à vingt ans dans La fille à la valise, aux côtés de Claudia Cardinale, et deux ans plus tard dans Journal intime, face à Marcello Mastroianni.
Les Demoiselles de Rochefort
Sous la direction de Jacques Demy, Perrin incarne le jeune marin Maxence dans Les Demoiselles de Rochefort (1967), aux côtés de Catherine Deneuve. «Qu'il m'appelle [Demy, ndlr] était une surprise, je ne connaissais pas les cinéastes de la Nouvelle Vague, même si Jacques Demy, lui, a toujours été un peu à part. Pour Les Demoiselles de Rochefort, je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter. Pas de problème, avait-il répondu», racontait Jacques Perrin.
Peau d’âne
L’acteur retrouve Demy et Deneuve trois ans plus tard, pour Peau d’âne, en 1970. Mémorable dans le costume du prince, pour cette adaptation du conte de Charles Perrault.
Le crabe-tambour
L’autre grand réalisateur qui a compté dans la carrière de Perrin est Pierre Schoendoerffer, qu’il rencontre au milieu des années 60. Ensemble, ils tournent quatre films, dont La 317e section, dans lequel il tient le rôle principal, et Le crabe-tambour (1977).
Perrin y incarnait «Crabe-Tambour», un soldat charismatique fait prisonnier à Diên Biên Phu, évadé et ancien de l’OAS, que cherche à revoir un officier condamné par la maladie (Jean Rochefort).
Le Peuple migrateur
Parallèlement aux rôles, c’est ses casquettes de producteur et de réalisateurs qui installent résolument Perrin dans le paysage cinématographique français. Dès 1968, il fonde sa société de production (Galatée Films), et soutient des films engagés comme Z, Etat de siège, Section spéciale de Costa-Gavras, etc.
Il prend ensuite la voie du documentaire naturaliste. Des films à budget de blockbuster, exigeant bien souvent des années de préparation et de recherches scientifiques et de repérages. «On ne peut pas vouloir protéger les animaux, la nature, sans s’engager», affirmait-il, ajoutant : «j’ai commencé par faire des films politiques. Aujourd’hui, l’acte politique est de faire entendre la voix de la nature». Il coproduit Le Peuple singe (1989), Microcosmos: le peuple de l'herbe (1996), qui lui vaut l'année suivante le César du meilleur producteur, ou Himalaya: l'enfance d'un chef(1999).
Puis il coréalise avec succès Le Peuple migrateur, consacré aux oiseaux, qui rassemble près de 2,8 millions de spectateurs en France. Pour les besoins du film, des mois sont nécessaires pour habituer les oiseaux à la présence des machines volantes lestées de caméra.
Océans
C’est dans le même esprit qu’il signe ensuite Océans (2010), une ode à la mer et aux créatures qui la peuplent, avec lequel il marche dans les pas de Jacques Cousteau. Le tournage pharaonique s’étend sur cinq ans et sur cinq continents.
Son tout dernier rôle au cinéma dans Goliath, sorti en mars 2022, renvoyait également à ses engagements écologistes: dans ce thriller, il faisait équipe avec un redoutable lobbyiste de l'industrie phytosanitaire, incarné par Pierre Niney.