Cannes: le Grand Prix pour Lukas Dhont, la Palme d'or pour Ruben Östlund

Trois prix ont été remis ce samedi soir à des réalisateurs belges lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes.

Ruben Östlund à Cannes
Ruben Östlund recevant la Palme d’or, à Cannes le 28 mai 2022 @BelgaImage

Le Grand Prix du Festival de Cannes a été attribué ex aequo à «Close» du Belge Lukas Dhont et «Stars At Noon» de la Française Claire Denis, tandis que la Palme d'or a été décernée au Suédois Ruben Östlund pour «Sans filtre». Au total, trois prix ont été attribués à des Belges au cours de la soirée.

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«Je dédie ce prix à la tendresse et au courage de ceux qui choisissent l'amour à la peur»

Avec «Close», le jeune prodige belge signe un film sur l'amitié et la responsabilité. Le long métrage plonge dans l'histoire de Léo et Rémi, 13 ans, amis depuis toujours jusqu'à ce qu'un événement impensable les sépare. «Je suis très ému. Merci au jury. Merci au Festival de Cannes. Merci  à mon frère qui était là depuis le début. Nous faisons des films ensemble depuis l'âge de 12 ans», a déclaré Lukas Dhont sur scène. «Je voudrais remercier mon père, Dirk, Angelo, Seal, Davy, toute mon équipe, acteurs et techniciens, qui se sont investis cœur et âme dans ce film. (...) Et par-dessus tout, merci à ma mère, maman, de m'avoir montré l'impact incroyable que le cinéma pouvait avoir. Je suis ici grâce à toi, parce que tu m'as aidé à trouver ma voix pour me connecter aux autres, au travers de films et d'histoires».

«Ces dernières années nous avons dû nous tenir à distance de ceux qu'on aime pour les protéger. Je me suis clairement rendu compte de l'importance de mes amis et à quel point ils nous sont nécessaires. Je voudrais dédier ce film aux amis dont je me suis éloigné et à ceux que je considère désormais comme mes proches», a poursuivi le cinéaste. «Je dédie ce prix à la tendresse et au courage de ceux qui choisissent l'amour à la peur».

Le prix du jury et des 75e du festival

Autre prix belge ce soir: celui remis spécialement pour la 75e édition du Festival de Cannes, en l'occurrence pour «Tori et Lokita» des frères Dardenne. Avec ce neuvième long métrage présenté en compétition, les cinéastes livrent un récit poignant sur la clandestinité, plongeant dans l'histoire de deux jeunes exilés au lien indéfectible, venus s'établir en Belgique. «Quand on préparait notre film, en janvier 2021, un boulanger de Besançon a fait une grève de la faim pendant 12 jours pour qu'on n'expulse pas de France son apprenti qui était de Guinée. C'est formidable. Notre film nous le dédions à ce monsieur», a déclaré Luc Dardenne sur scène, après les remerciements au jury faits par son frère Jean-Pierre.

Enfin, troisième prix belge, celui du jury du Festival de Cannes attribué ex-aequo au film «Les Huit Montagnes» de Felix van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, primé avec le long métrage «EO» du Polonais Jerzy Skolimowski. «On voudrait remercier le festival de donner un podium aussi énorme à notre film. Et aussi les membres du jury. Waouw! Le prix du jury c'est très beau! Merci beaucoup», a réagi Charlotte Vandermeersch sur scène. «On a voulu réaliser un film qui parle de la vie dans toute sa fragilité et sa force. Toutes ces montagnes à traverser», a expliqué l'actrice et réalisatrice. «Je pense Félix, qu'on a été forts en faisant ce film ensemble et aussi très fragiles. Ce film nous a réuni c'était nécessaire pour nous et c'était très beau. Je te remercie du fond de mon cœur. Je t'aime».

«C'était quelque chose d'un peu fou. Nous sommes belges. Nous avons tourné en Italie, avec des acteurs italiens. Nous avons appris l'italien c'était un voyage exceptionnel (...) Ca a été une coopération fantastique entre la Belgique, l'Italie et la France», a pour sa part souligné Felix van Groeningen sur scène. «On voudrait encore remercier Paolo Cognetti, l'écrivain qui a mis son cœur dans ce livre et, nous, on a mis nos cœurs dans ce film. Et aussi notre fils Rufus pour son amour et sa patience avec nous», a conclu Charlotte Vandermeersch.

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