
Chronique d'une liaison passagère, un film délicat et romantique

Dans la vie il est taiseux mais ses films sont très volubiles. En une petite douzaine de longs-métrages, dont les récents succès de Mademoiselle de Joncquières (d’après Diderot) et Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait (déjà avec Vincent Macaigne), Emmanuel Mouret a inventé un marivaudage contemporain qui rend aux sentiments leur matière brute. Il raconte ici l’histoire de Charlotte (Sandrine Kiberlain), une femme célibataire qui accepte une relation “pour le plaisir” avec Simon (Macaigne), un homme marié plutôt inhibé, jusqu’à ce que les cœurs s’accélèrent. De rendez-vous en rendez-vous, se construit une histoire hors contraintes, une histoire de légèreté où Charlotte mène la danse, entraînant un Simon timoré et indécis… On dit dans les films de Mouret des choses qu’on ne dit plus au cinéma (“Quelle chance d’être triste, tu vois tout va bien”), avec un art consommé de la parole et du double jeu. “Aimer c’est se raconter, explique le cinéaste. J’aime quand les gens se racontent, c’est le propre de nos vies. Nous sommes un tissu de récits qu’il faut retisser en permanence, le cinéma est aussi l’art de la parole.” Chronique d’une liaison passagère atteint un classicisme léger, une fantaisie mélancolique qui ravit.
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Retrouvez l'interview de Sandrine Kiberlain dans notre nouveau numéro
*** Réalisé par Emmanuel Mouret. Avec Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne - 100’