La syndicaliste, Isabelle Huppert en femme de combat et mauvaise victime

Dans La syndicaliste de Jean-Paul Salomé, Isabelle Huppert endosse le rôle inspiré de Maureen Kearney,  accusée d’avoir mis en scène son viol.

syndicaliste
© Prod.

Dans Elle de Paul Verhoeven, elle était cette femme froide qui entretient une relation avec son violeur. Dans Violette Nozière de Claude Chabrol, elle était cette jeune femme accusée d’avoir empoisonné ses parents. Victime de viol et accusée, elle est les deux dans le rôle de Maureen Kearney, syndicaliste du groupe nucléaire français Areva retrouvée ligotée chez elle en 2012, le manche d’un couteau dans le sexe, la lettre A scarifiée sur le ventre. Plus tard, elle fut accusée d’avoir mis en scène son agression alors qu’elle tentait de dénoncer des accords secrets signés avec la Chine menaçant autant l’indépendance nucléaire française que les salariés du groupe. Simulation? Automutilation? Le spectateur se perd dans ce thriller politique qui montre comment la sexualité des femmes peut être utilisée contre elles. Parce qu’elle ne se comporte pas comme une “bonne victime”, le viol de Maureen Kearney n’est pas crédible. En parallèle de l’enquête, le film démonte le sexisme des relations de pouvoir - avec un très toxique Yvan Attal en sous-chef violent adepte du “mansplaining”. Relations de pouvoir dont ne sont pas exemptes les femmes - voir les bril­lantes apparitions de Marina Foïs en patronne ambiguë et d’Andréa Bescond en juge misogyne -, jusqu’à ce dernier regard caméra qui nous questionne tous…

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Retrouvez notre rencontre avec Isabelle Huppert dans notre numéro de la semaine


*** Réalisé par Jean-Paul Salomé. Avec Isabelle Huppert, Yvan Attal - 121’.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité