
The Whale, un Brendan Fraser magistral (et métamorphosé) dans ce drame bouleversant

Charlie est prof d’anglais. Il donne cours sur l’art de la dissertation “en distanciel”, derrière un ordinateur dont il prétend que la caméra est en panne. Ses élèves n’ont accès qu’à sa voix, jamais à son image. Et pour cause, Charlie ne veut plus se montrer. Il souffre d’une obésité morbide. Et d’une immense solitude. Il pèse plus de 250 kilos et peine à se déplacer. Ses journées ne sont rythmées que par les visites de son infirmière qui le supplie en vain d’aller à l’hôpital.
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Depuis la mort de l’homme qui partageait sa vie, Charlie se fout en l’air par la bouffe. Il n’a plus aucun contact ni avec son ex-femme ni avec sa fille. Jusqu’au jour où il renoue avec l’adolescente et lui propose de l’argent pour passer un peu du temps qui lui reste à vivre avec lui. Que l’on ne s’y trompe pas: The Whale (en français La baleine) fait surtout référence à un texte sur Herman Melville, l’auteur de Moby Dick, qui retient Charlie à la vie. Basé sur une pièce de Samuel D. Hunter, le film de Darren Aronofsky est un drame bouleversant sur le poids des non-dits dans les relations humaines. Tous les personnages y sont condamnés à la solitude pour ne pas avoir exprimé leurs sentiments. On ne peut s’empêcher de voir dans la composition magistrale de Brendan Fraser (George de la jungle, La momie), une mise en abyme de sa propre histoire. Quant à Sadie Sink qui joue la fille de Charlie, elle fait oublier son rôle de Maxine Mayfield dans Stranger Things qui l’a révélée au grand public.
**** Réalisé par Darren Aronofsky. Avec Brendan Fraser, Sadie Sink, Samantha Morton, Hong Chow - 117’.