Les Gardiens de la Galaxie : la fin d'une trilogie un peu à part dans l'univers Marvel

Le troisième volume de la franchise Guardians Of The Galaxy clôture une série qui, sous bannière de la science-fiction, ne parle que de quête d’identité.

Gardiens de la Galaxie
© Marvel

Ils s’appellent Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket, Groot et Nebula. Ils forment la plus belle bande de bras cassés de la Galaxie. Leur point commun? L’absence de repères familiaux. Ils recherchent leur identité dans les aventures que mène leur famille de substitution: les Gardiens de la Galaxie. Écrite et réalisée par James Gunn (qui a fait ses classes auprès de Lloyd Kaufman), cette trilogie est née sous la bannière de Marvel mais se distingue des autres franchises (Avengers, Hulk, Iron Man) par un mélange réussi d’humour et de violence.

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Dans ce volume 3, le personnage principal est quasiment absent. Rocket, l’irascible raton laveur, est entre la vie et la mort. Pour le sauver, les Gardiens de la Galaxie doivent retrouver son empreinte génétique et remonter la piste du Maître de l’évolution, mix entre le docteur Mengele et Elon Musk. Il est question ici de manipulation génétique, d’expérimentation sur les animaux et sur les humains. Ces thématiques sont un peu noyées par les incontournables (et parfois bruyantes) scènes de combat mais elles constituent le cœur d’un film qui confirme que cette franchise Marvel est un peu à part. Dans les salons feutrés d’un palace parisien, l’équipe du film s’est montrée particulièrement heureuse de rencontrer les journalistes, se présentant comme une famille de cinéma soudée mais triste de refermer une parenthèse galactique qui aura duré près de dix ans. “Je suis un peu déstabilisé par la fin de la trilogie mais aussi soulagé, confie le scénariste et réalisateur James Gunn. Le travail est accompli et le trajet de chaque personnage est abouti.”

Noirceur et légèreté

Pour la Britannique Karen Gillan, appartenir à la grande famille Marvel a été un tournant. “Je crois que je me suis améliorée en tant qu’actrice, entre autres au contact de James Gunn, explique-t-elle. Mon personnage dans les Gardiens est un personnage complexe. James Gunn écrit des personnages féminins vraiment intéressants. C’est agréable de développer un personnage sur plusieurs films successifs, c’est un luxe”. Tous les comédiens s’accordent pour affirmer que l’âme de la trilogie doit tout à James Gunn qui a réussi à imprimer un ton particulier, mélange entre noirceur liée au destin de chacun des personnages et légèreté doublée d’un second degré assez inattendu dans ce genre d’univers. “Notre boulot est d’être honnête avant tout, que l’on joue dans une scène dramatique ou humoristique, explique Chris Pratt qui interprète Peter Quill alias Star-Lord. C’est James Gunn qui, en salle de montage, utilise cette mosaïque d’humeurs différentes pour trouver le ton du film. Et l’équilibre est toujours intéressant. On ne rencontre pas souvent des films qui jouent sur ces registres à la fois comiques, violents et dramatiques, mais si le film était monté par un mauvais monteur, le résultat serait catastrophique.

Quête d’identité

Faire partie de l’univers Marvel peut être vu comme une chance mais aussi comme un risque. “Ce sont des films qui prennent beaucoup de temps, raconte la française Pom Klementieff qui vient de terminer le tournage du dernier épisode de Mission: Impossible. Les tournages sont souvent très longs, ce qui vous empêche du coup de faire autre chose. Mais tout bien pesé, c’est plutôt mieux d’avoir ce problème-là que de ne pas tourner du tout.” “Quand on est lié à une telle franchise, l’inconvénient principal est d’essayer de trouver du temps, complète Zoé Saldana qui joue Gamora dans les Gardiens. J’ai 44 ans, une famille formidable et je tourne dans des franchises depuis maintenant une dizaine d’années: Avatar, Star Trek, Les Gardiens de la Galaxie. Il m’arrive souvent de me demander quoi faire d’autre…”

La quête d’identité de Rocket, l’acariâtre raton laveur dont on va découvrir l’histoire et la raison de la colère, est sans doute le récit le plus intéressant et le plus émouvant du film. Il offre à James Gunn l’occasion de développer une série de thématiques comme le spécisme ou l’expérimentation sur les animaux. Des thèmes dans l’air du temps qui, s’ils ne sont pas revendiqués comme messages politiques, n’en constituent pas moins la dimension humaniste du film. “J’ai le grand privilège de faire des films avec des budgets colossaux, conclut James Gunn, mais j’ai également le privilège de les faire comme j’en ai vraiment envie. Le cœur de la trilogie est l’histoire de Rocket. Pour la raconter, cela nécessite une forme de brutalité et de violence. Il y a beaucoup de choses que je ne montre pas, que je laisse le spectateur imaginer. Le film parle d’empathie pour toutes les créatures vivantes. Mon propos n’est pas politique. Il s’agit plutôt de réaliser que tous les êtres peuvent expérimenter la souffrance. C’est une trilogie sur l’ouverture aux autres et, a contrario, sur cette manière que l’on a parfois de se refermer sur soi-même par égoïsme, ou à cause d’expériences traumatisantes, comme l’ont vécu d’autres personnages du film.”

*** Réalisé par James Gunn. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Karen Gillan - 150’

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