Un hiver en été, Historias para no contar, Sur la branche... : les films à ne pas manquer (ou à éviter) cette semaine au ciné

La rédaction a sélectionné pour vous les nouveaux films à ne pas manquer... ou à éviter cette semaine au cinéma.

Un hiver en été, Historias para no contar, Sur la branche... : les films à ne pas manquer (ou à éviter) cette semaine au ciné
Benoit Poelvoorde et Daphné Patakia dans Sur la Branche. (@Unifrance)

Un hiver en été ***

D’elle on connaît des comédies romantiques qui n’en sont pas, ou alors dans le vrai sens du terme, infusées de mélancolie douce et d’errance sociale (En avoir ou pasÀ vendreLove me, tous avec Sandrine Kiberlain). Inspirée ici par Les Américains de Robert Frank, une traversée photographique de l’Amérique des années 1950, Lætitia Masson compose un film “comme des notes, des fragments de portraits sur des personnages marqués par la solitude, l’humiliation, le rejet”, confie-t-elle lorsqu’on la rencontre aux journées UniFrance en janvier dernier.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Tandis que le climat se déglingue, provoquant de ­brusques coups de froid et des évanouissements subits, le film se tisse de coups de foudre autour de cinq ­couples inattendus: Benjamin Biolay en musicien ­célèbre bouleversé par Nora Hamzawi en travailleuse sociale, Cédric Kahn retrouvant le cœur en miettes son ancien grand amour (sublime Élodie Bouchez), Nicolas Duvauchelle (impressionnant) en vigile en rupture ou Laurent Stocker en militaire décadent. “Ma génération est co-responsable de ce possible effondrement que nous ­traversons. J’ai voulu faire un film sur la rencontre essentielle, où l’autre n’est pas une menace mais la promesse d’un sauvetage”, dit la cinéaste. Lætitia Masson signe un film à la beauté impressionniste et secrète, parfois suffocante, où le tableau des Nymphéas de Claude Monet semble être le seul refuge. - J.G.

*** Réalisé par Lætitia Masson. Avec Benjamin Biolay, Nora Hamzawi, Nicolas Duvauchelle, Clémence Poésy - 112’.

Historias para no contar **

Laura et Alex, deux voisins, ne s’avouent pas leur attirance réciproque car Laura est en couple. Alors qu’ils discutent tranquillement chez elle, le partenaire de Laura arrive de façon inattendue. Sans réfléchir, la jeune femme pousse Alex dans la salle de bains pour l’y cacher. C’est le premier de cinq récits différents à Barcelone, mais qui se rejoignent sur le même point commun: nos émotions qui peuvent générer des réactions absurdes, des moments ridicules ou des inquiétudes injustifiées. Cesc Gay nous avait émus avec Truman, en 2015. En compagnie d’une belle ­brochette de comédiens espagnols, son nouveau film est nettement plus ironique et ne manque pas de moments savoureux. Même si, curieusement, chacune des conclusions paraît bien sage par rapport au reste du récit. - O.C.

** Réalisé par Cesc Gay. Avec Chino Darin, Antonio de la Torre - 100’.

Sur la branche **

Film de duo qui repose sur la rencontre improbable entre Paul (Benoît Poelvoorde), un avocat radié du barreau qui veut renouer avec sa femme (Agnès Jaoui), et Mimi (Daphné Patakia), une jeune femme bipolaire qui décide d’aider un prisonnier dont elle est amoureuse, Sur la branche aborde sous l’angle de la comédie douce-amère à la fois la santé mentale et la possibilité d’une seconde chance dans la vie. Sous la caméra de Marie Garel-Weiss, Benoît Poelvoorde creuse un sillon plus intime entamé déjà avec le touchant Normale (il nous bouleversait en père atteint de sclérose en plaques), renouant avec une filmographie plus ­émotionnelle (des Émotifs anonymes à Trois cœurs de Benoît Jacquot), celle qu’on aime et qu’on ne voudrait pas qu’il quitte. -J.G.

** Réalisé par Marie Garel-Weiss. Avec Benoît Poelvoorde, Daphné Patakia, Agnès Jaoui - 91’.

Farang *

Il paraît que tout a déjà été fait, qu’il n’y a plus rien à inventer. Alors pourquoi s’acharner à réaliser en moins bien ce qui existe déjà? Surtout dans un genre où seule la surenchère peut marquer la différence? Tout dans Farang sent le réchauffé. Le héros qui sort de prison avec l’intention de mener une vie honnête, que son passé rattrape et qui doit disparaître après avoir causé une mort accidentelle, pourrait nourrir une réflexion sur l’impossible réinsertion d’ex-détenus. Mais Xavier Gens, couteau suisse qui semble s’épanouir dans l’action comme dans l’horreur, préfère truffer son film de combats, certes bien mis en scène, mais qui sont d’une violence gratuite et souvent risible. Même Olivier Gourmet ne semble pas y croire. - E.R.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité