Ciel rouge, aucun temps mort dans ce drame ardent

Dans le très rohmérien Ciel rouge, Christian Petzold s’interroge sur le rapport à l’autre et à la création.

Roter Himmel
© Prod.

Un artiste qui ne s’intéresse qu’à lui-même est-il le mieux placé pour créer une fiction qui parle des autres? Léon peaufine avec difficulté son deuxième roman. Pour le ­terminer, il part sur la côte avec son ami Félix qui cherche des idées pour son portfolio. La maison qu’ils croyaient vide est occupée par Nadja qui vend des ­glaces sur la digue de la station balnéaire toute ­proche. Autant Félix et Nadja sont solaires et ouverts aux autres, autant Léon est égocentrique, râleur et dans le conflit permanent. Quand la jeune femme lui demande si elle peut lire son manuscrit, il ne se doute pas qu’elle a fait des études de littérature comparée. Le jugement est hélas sans appel: le roman n’est pas bon. Au loin, un incendie ravage des hectares de forêts et se rapproche dangereusement…

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Plutôt que de théoriser sur son sujet, le cinéaste allemand Christian Petzold fait des emprunts à l’univers d’Éric Rohmer et passe par la peinture de caractères (et la symbolique du feu) pour parler d’ouverture à l’autre et du fondement même de sa propre création: l’écriture. Les acteurs sont parfaits et la tension qu’il crée jusqu’à son terrible dénouement ne souffre d’aucun temps mort.


*** Réalisé par Christian Petzold. Avec Thomas Schubert, Paula Beer, Enno Trebs, Langston Uibel - 97’.

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