Visions, un thriller psychologique efficace porté par Diane Kruger

“Je voulais travailler sur la mécanique du dérèglement et la perte de contrôle. Il m’a semblé que le métier de commandant de bord était l’un des plus représentants des métiers de contrôle et qu’il me permettait ensuite de faire dérailler la machine”, résume Yann Gozlan en promo bruxelloise. La “machine” de Visions, son nouveau long-métrage après le très réussi Boîte noire, c’est Diane Kruger dans la peau d’Estelle, pilote de ligne dont la vie ultra-réglementée (un mari chirurgien et des ho­raires pour faire l’amour) va soudain vaciller lorsqu’elle recroise son ancienne passion de jeunesse (la comédienne espagnole Marta Nieto). Comme son titre l’indique, Visions repose donc en grande partie sur un jeu de flashforwards et de flash-back trompeurs qui sont autant de prétextes pour pénétrer la psyché fissurée d’Estelle. Si la profondeur du personnage n’est jamais réellement atteinte (pourquoi Estelle a-t-elle autant aimé cette femme?), le film joue avec la grande cinéphilie du cinéma parano au féminin, du Marnie de ­Hitchcock au Black Swan d’Aronofsky, avec un plaisir communicatif.

** Réalisé par Yann Gozlan. Avec Diane Kruger, Mathieu Kassovitz, Marta Nieto - 120’.