

C'est plus qu'un grand jour pour Philippe Geluck. "C'est un énorme jour pour moi, s'exclame le père du félin le plus célèbre de l'histoire de la philosophie. Avec Rudi Vervoort, on vient de semer la petite graine pour le Musée du Chat. Je ne m'en rends pas encore bien compte. C'est un peu un rêve..."
Un rêve que Geluck nourrit depuis des années et qui vient donc de trouver une adresse - le 1930, bâtiment de la place Royale appartenant à la Société d'acquisition foncière de la Région bruxelloise. "Entre le Palais des Beaux-Arts et le Musée des instruments de musique", précise Geluck qui, aujourd'hui, se situe quelque part entre l'homme le plus heureux du monde et le dessinateur le plus comblé de ce même monde.
"Le bâtiment sera totalement remis en état, car il est un peu désossé là, explique le dessinateur. Le tout serait financé par la Région de Bruxelles-Capitale pour un budget allant de 4 millions à 4 millions et demi d'euros. Remis en état, j'en recevrai la location pour un montant symbolique de un euro. A moi ensuite de créer le musée sur base de fonds privés et je dois bien avouer que j'ai encore 2 à 3 millions à trouver. A partir de là, le fonctionnement du musée serait complètement autonome de la Région." Le chantier est immense et on est loin d'envoyer les cartons d'invitation pour l'inauguration de ce nouvel espace culturel. "On n'ouvrira pas avant quatre ans", précise Philippe Geluck, jugeant le délai à vue de nez - comme on dit...
Le projet construit autour du Musée du Chat se développe sur plusieurs axes. "D'abord, je fais don au musée de mes œuvres et de mes archives. Il y aura un espace consacré à l'histoire du Chat - des premiers dessins à aujourd'hui. Un autre espace se focalisera sur mes travaux récents - peintures, sculptures, œuvres numériques. Un espace sera réservé aux expositions hommages aux dessinateurs, pionniers ou contemporains. Enfin, on trouvera une boutique et des ateliers de créativité pour les enfants." Une date à marquer d'un petit muscadet et qui fait dire à Geluck que "la veille de la fête nationale américaine, on n'avait rien à célébrer; dorénavant, on fêtera la mise en route du Musée du Chat".