
Carton plein pour Hogwards Legacy, J.K Rowling reste cependant toujours persona non grata

Le jeu était attendu de pied ferme par les fans. Permettant à tout un chacun de se plonger entièrement dans l’univers de Harry Potter, en s’offrant une petite escapade dans Poudlard pendant les années 1800. Une semaine après son lancement, le constat est sans appel, c’est un véritable carton plein.
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En tête des précommandes sur Steam depuis des semaines, son immense succès n’est pas une grosse surprise, mais il reste impressionnant. Ainsi « Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard » connait le meilleur démarrage en Europe pour un jeu solo. Il fait même mieux qu’Elden Ring, l’un des jeux les plus attendus de l’année passée et qui a été sacré jeu de l’année 2022.
Sur la plateforme Twich, le jeu caracole en tête des streams et explose les records de spectateurs. Et pourtant, de nombreuses polémiques entourant la créatrice de l’univers Harry Potteresque, J.K Rowling.
Effet Streisand ?
Le tel succès du jeu serait-il le résultat du bon vieil effet Streisand ? (Ndrl. L’effet Streisand qualifie un phénomène médiatique involontaire. Il se produit lorsqu’en voulant empêcher une information de circuler, on aboutisse au résultat totalement opposé). Il est vrai que les jours précédant la sortie du jeu de nombreuses figures de la communauté LGBTQIA+ ont appelé au boycott de l’adaptation sur nos consoles.
Cela est peut-être vite dit. Le succès fulgurant d’Hogwarts Legacy s’explique déjà par l’immense succès de la franchise Harry Potter, dont les fans sont plus que légions. Si les dernières polémiques entourant la sortie du jeu, et plus particulièrement les positions jugées transphobes de J.K Rowling, l’ont mis un rien plus en lumière, cela ne semble pas avoir impacté les chiffres de ventes de l’opus. Que du contraire.
Que reproche-t-on à J.K Rowling ?
La polémique entourant J.K Rowling n’est pas neuve. On lui reproche des prises de positions jugées transphobes et ils sont nombreux dans les cercles militants à la qualifier de TERF (de l’anglais Trans-Exclusionary Radical Feminist, Féministe radicale excluant les personnes trans en français dans le texte).
D’ailleurs de nombreux acteurs de la saga Harry Potter se sont dissociés de l’autrice. C’est le cas d’Emma Watson par exemple qui lors de la cérémonie des BAFTA de 202 n’a pas hésité à souligner être là « pour toutes les sorcières », en réactions aux positions de J.K Rowling. Mais que reproche-t-on exactement à la romancière ?
Depuis 5 ans, la créatrice d’Harry Potter est dans la tourmente. Accusées d’antisémitisme et surtout de transphobie, J.K Rowling est devenue persona non-grata. De nombreux tweets et réactions transphobes ont suscité de nombreuses réactions et condamnations.
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Fammes, Fommes, Fummes ?
Notamment en juin 2020 où en réaction à un article intitulé « Opinion : créer un monde post-covid-19 plus égalitaire pour les personnes à menstruation » l’autrice avait ironisé de cette formule inclusive qu’elle accusait d’invisibiliser les femmes cisgenre. Dont acte, elle n’a pas hésité de se fendre d’un tweet aux relents transphobes qui n’a pas tardé à enflammer la toile :
« Les personnes qui ont leurs règles ». Je suis sûre qu’on avait un mot pour désigner ces personnes, avant. Que quelqu’un m’aide. Fammes ? Fommes ? Fimmes ?
‘People who menstruate.’ I’m sure there used to be a word for those people. Someone help me out. Wumben? Wimpund? Woomud?
Opinion: Creating a more equal post-COVID-19 world for people who menstruate https://t.co/cVpZxG7gaA
— J.K. Rowling (@jk_rowling) June 6, 2020
Dans la foulée, l’autrice avait publié une série de tweets dans un threat niant le ressenti et le vécu des personnes trans, développant une rhétorique profondément transphobe, tout en affirmant ne pas l’être :
« Si le sexe n’est pas une réalité, alors il n’y a pas d’attirance pour les personnes de même sexe. Si le sexe n’est pas une réalité, alors ce que vivent réellement les femmes à travers le monde est effacé. Je connais et j’aime des personnes trans, mais effacer le concept de sexe retire à beaucoup la capacité de discuter vraiment de leurs expériences. Dire la vérité, ce n’est pas tenir un discours de haine.
L’idée que des femmes comme moi, qui sont en empathie avec les personnes trans depuis des décennies, qui se sentent connectées à elles parce qu’elles partagent une vulnérabilité en tant que femmes (vulnérabilité face à la violence masculine), « haïssent » les personnes trans parce qu’elles estiment que le sexe est une réalité et a des conséquences sur nos vies… c’est un non-sens.
Je respecte le droit de toute personne trans à vivre sa vie de la façon qui lui paraît la plus sincère et confortable. Je manifesterais à vos côtés si vous étiez victime de discrimination à cause de votre transidentité. Et en même temps, ma vie a été façonnée par le fait que je suis de sexe féminin. Je ne pense pas que ce soit « haineux » de dire ça. »
Mais rien ne semble arrêter Hogwarts Legacy qui continue de caracoler au sommet des ventes depuis sa sortie.