
Les bonnes raisons de se détendre ce week-end

Access All Areas
Le genre de livre qu’on peut décrire par ce qu’il n’est pas: autobiographie, recueil de souvenirs, BD… On préfère souligner ce qu’il apporte d’inédit. Sans retranscrire une seule fois un extrait d’une des nombreuses interviews qu’il a réalisées dans son parcours cross media, Rudy Léonet nous en apprend plus sur nos amies les stars que la plupart des mémoires narcissiques des journalistes musicaux. Les loges des festivals (accessibles via le fameux Access Pass qui donne son titre au bouquin), l’entourage des artistes, les consignes des maisons de disques, les questions qu’on a préparées, les autres qui n’étaient pas prévues, le trac face au charisme de certains (Peter Gabriel) ou la déception… Avec Access All Areas, Rudy Léonet choisit de revenir sur les moments qui ont précédé ou suivi ses entretiens promotionnels avec Daho, Depeche Mode, Blur (un très mauvais souvenir, celui-là), Moby mais aussi Lorie et Daniel Balavoine (sa “toute première fois”). Son point de vue original sur le gotha du rock est traité avec ce mélange d’intelligence, de fascination et d’humour qui fait son style journalistique. Cerise sur le gâteau, Access All Areas est illustré par Clarke, créateur de la BD Mélusine. Ça se lit vite, ça se regarde avec des yeux pétillants d’exaltation, ça casse beaucoup de mythes et ça vous amènera à (ré)écouter d’une autre manière Take On Me de a-ha ou Looking For Clues (rebaptisé ici Looking For Coke) de Robert Palmer. On adore.
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*** Access All Areas, Éditions Lamiroy,88 p.
Back 4 Blood
S'il y a dix ans, nous éprouvions nos nerfs sur Left 4 Dead, c’est aujourd’hui sur un principe très similaire que nous emmène Back 4 Blood. Dans ce jeu de tir à la première personne, il est proposé à quatre joueurs de prendre les armes et de coopérer afin de maîtriser des hordes de zombies. Et puisqu’au fil des trente missions de l’aventure, rien n’est automatisé, la tension se renouvelle sans cesse. Ce principe de jeu, vieux d’une décennie, est modernisé et sublimé. Forçant à être à l’affût de tout et conscient de son réel rôle au sein d’une équipe, Back 4 Blood est une révélation qu’on n’attendait absolument pas.
*** PC PS5 PS4 XOne Series X/S, Turtle Rock/Warner Bros Entertainement
Celle qui brûle
Quand on a vendu 22 millions d’exemplaires d’un livre, on poursuit son travail avec la sensation d’être observé au-dessus de son épaule. Surtout si ce livre est le premier qu’on publie. Cette belle mais étouffante aventure, c’est celle de Paula Hawkins qui a tout cassé sur son passage avec La fille du train, roman phénomène de 2015. Après Au fond de l’eau, paru en 2017 - livre qui s’inscrit dans la tradition gothique anglaise -, Hawkins revient avec Celle qui brûle, histoire de connexions sourdes entretenues par plusieurs personnages parmi lesquels deux sœurs dont l’une est responsable de la mort de l’enfant de l’autre!
Alcoolique, pliée sous le poids de la culpabilité après le décès du petit Ben dont elle avait la garde, Angela est morte en tombant du haut des escaliers. Son fils, Dan, vient d’être retrouvé dans sa péniche, le corps transpercé de coups de couteau. Clara, jeune fille hyper-colérique qu’on fait passer pour dérangée, est la coupable. Mais en est-on si sûr? Dans un polar domestique plutôt classique, Paula Hawkins continue d’examiner la psychologie trouble de personnalités borderline, levant le voile sur des perversions qui font le linge sale des familles. Comme dans ses romans précédents, l’autrice anglaise s’intéresse à des vies de femmes dont la société n’a pas voulu et que les parcours accidentés ont transformées, c’est selon, en eaux dormantes ou en bombes ambulantes.
** Paula Hawkins, Sonatine, 347 p.