
Pourquoi le concert de Coldplay a fait du bien

L’ambiance
Au milieu du concert, Chris Martin, chanteur/leader de la formation anglaise, a parfaitement résumé ce qu’était le parcours d’un fan belge de Coldplay dans le contexte actuel. « Merci d’être là. Je sais que vous avez dû vous démerder pour trouver un ticket, qu’il a fallu sortir de chez vous, se taper des embouteillages et de longues files à l’entrée à cause de tous les contrôles de sécurité, mais vous êtes là. » Vingt-quatre heures après la tentative d’attentat à la gare Centrale de Bruxelles, les mesures de sécurité étaient effectivement particulièrement draconiennes à l’entrée du stade roi Baudouin pour le premier des deux concerts complets de Coldplay. Mais tout s’est déroulé dans le calme et dans une ambiance de fête incroyable. Pas de mecs qui râlent dans les queues, pas de bousculade à l’entrée du métro, pas de stress, des policiers, des militaires et des services de sécurité souriants… C’était bien cool.
Le show
Avec Kiss, Coldplay doit être le groupe qui balance le plus de confettis dans les stades. Ça commence dès le premier morceau (A Head Full Of Dreams) et ça ne s’arrête plus. On a aussi droit aux feux d’artifice, aux ballons multicolores ainsi qu’au gadget du bracelet déjà utilisé sur les tournées précédentes de Coldplay et de Patrick Bruel. Le pitch ? Chaque spectateur reçoit à l’entrée un bracelet muni d’une puce électronique et de petites lumières commandées à distance. On vous laisse deviner le spectacle lorsque 50.000 bracelets s’allument dans la nuit pendant que Chris Martin chante au piano In My Place. Oui, Coldplay, c’est un peu la version pop de United Colors Of Benetton. L’autre bonne idée est d’utiliser trois scènes: la scène principale, un podium situé au milieu du public et un troisième plus excentré sur lequel le groupe va jouer l’intégralité de son premier rappel.
La set-list
C’est quasi la même chaque soir. Toute cette folie pyrotechnique ne laisse en effet que très peu de place à l’imprévu. Quoi que… Tous les tubes du groupe y passent avec, d’emblée, A Head Full Of Dreams accouplé à Yellow. Ambiance de folie aussi quand le groupe enchaîne sans temps mort Clocks, Midnight, Charlie Brown, Fix You, Viva La Vida et Adventure Of a Lifetime. Seul le premier intermède sur la scène B (avec Always In My Head en intro) est quelque peu poussif. Pour le reste, c’est un juke-box « feel good » et formaté FM que le groupe déroule pendant deux heures.
Chris Martin
OK, il en fait des tonnes mais il semble sincère. Et c’est ce qui fait la différence. Chris Martin est un « mister nice guy » et on sent qu’il a préparé ses interventions. Il parle ainsi régulièrement en français, notamment dans une intervention particulièrement touchante lorsqu’il évoque les débuts du groupe il y a exactement vingt ans. En rappel, il crée la bonne surprise en reprenant Formidable de Stromae (pas sûr qu’il fasse çà à Cardiff ou à Varsovie). Et puis voir une rock star mondiale se déhancher pendant la moitié de son concert avec un drapeau belge scotché à son jeans, ça fait du bien. Mieux ça réchauffe les cœurs.
Le mot de la fin
On aime ou on n’aime pas la musique de Coldplay. On peut même la trouver particulièrement inoffensive. C’est aussi vrai qu’à côté de Coldplay, Puggy est presque un groupe alternatif. Mais le show que nous avons vu ce mercredi est irréprochable, généreux, visuellement surprenant et reste, malgré toutes les débauches de moyens, un truc « humain ». Comme Bruce Springsteen, comme Dave Gahan, comme Beyoncé, Chris Martin fait partie de ces artistes qui donne l’impression, grâce à son charisme, d’interpeller personnellement chacun des 50.000 spectateurs présents.
Coldplay donne son deuxième concert ce jeudi au stade roi Baudouin. Comme hier, des places pourraient se libérer en dernière minute. Il est conseillé d’arriver tôt, d’utiliser les transports en commun et d’éviter de venir avec un sac à dos. Info sur www.proximusgoformusic.be