Antoine Wielemans (Girls in Hawaii) chante en français: "C'est une mise à nu"

Le chanteur des Girls In Hawaii s’échappe en solitaire sur “Vattetot”, soit neuf chansons en français. Beau et intime.

antoine wielemans chanteur des girls in hawaii
@ Antoine Wielemans

Cela faisait dix-sept ans que je faisais de la musique en groupe et je n’avais pas pris le temps de créer en dehors de Girls In Hawaii. J’avais envie d’écrire des chansons à mon rythme et de me retrouver en confrontation avec moi-même.” C’est après l’enregistrement de “Nocturne”, dernier album des Girls In Hawaii, qu’Antoine Wielemans ébauche son idée de projet solo. Ses nou­velles responsabilités de père, le confinement, les éter­nelles questions (“Que vais-je faire le jour où Girls In Hawaii cessera d’exister?”), ses oreilles bercées à l’adolescence de rock indie mais plus ouvertes aujourd’hui à l’univers francophone de Bertrand Belin ou d’Albin de la Simone ­forment le terreau de ce premier album solo.

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Un disque qui porte le nom d’une commune rurale de Normandie tutoyant les falaises. “J’y ai séjourné à deux reprises, vivant en ermite, sans connexion Wi-Fi. Écrire en français, trouver des nouveaux sons sur mon laptop ou au piano plutôt que la guitare, cela m’a permis de me réhabituer à ma voix et de dépasser le stade de la pudeur. C’était une mise à nu.”

Riche de neuf chansons minimalistes où l’électro pointe le bout de son nez au bon moment (la boucle à la Nils Frahm sur De l’or, l’appel au lâcher prise sur le final de ­Blanche), “Vattetot” a le mérite de s’éloigner de l’univers indie-pop de Girls. Antoine plonge dans la mise en abyme (le joli ­Poésie sur le plaisir d’enfanter une chanson), évoque la mort (Sel), les thérapies solitaires (Chien, Ici), le rapport à la nature (Fin d’été), les lendemains d’ivresse (Bruxelles qui capture “ce moment qui annonce une gueule de bois et le fait que tu resteras le lendemain au fond de ton lit”).

https://youtu.be/bsnsrYvw--M

Si “Vattetot” est un disque personnel, mélancolique et souvent sombre, son auteur reconnaît que la crise de la quarantaine y laisse aussi son empreinte. “Je suis devenu père à quarante ans. Beaucoup de bonheur bien sûr, mais aussi une remise en perspective et la fin du concept de liberté totale. Comme pour d’autres ­quarantenaires que je connais, le confinement et tout ce qu’il a suscité comme immobilisme a renforcé ce sentiment de “vieillissement”. Mais, comme chez les Girls, si mon écriture est sombre sur ce projet solo, elle est toujours contrebalancée par des arrangements lumineux.

Le 4/2. Botanique, Bruxelles.
Le 10/2. Reflektor, Liège.

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