Sorties albums: Damon Albarn signe un album inspiré par l’Islande

Initialement, le nouveau projet solo de Damon Albarn devait être une œuvre orchestrale inspirée par la “Terre de glace” où il possède une seconde résidence. Le confinement a changé la donne. L’Islande est restée sa principale source d’inspiration, mais l’élaboration du disque, le premier sous son nom depuis “Everyday Robots” en 2014, a pris une forme plus ­solitaire. Et le résultat est magnifique.

Loin des guitares britpop de Blur ou des collaborations éclatées qu’il mène au sein de son groupe virtuel Gorillaz (à Werchter Boutique le 19 juin où il partage l’affiche avec Stromae), Albarn signe un disque pop d’une modernité bluffante. Vocalement, il se surpasse sur des chansons contemplatives où se mêlent poésie et questionnement sur le thème du doute, de l’absence et de la renaissance. Enrobée de spleen, sa voix se pose sur les mélodies éthérées de Royal Morning Blue, de la ballade en clair-obscur Darkness To Light ou de la plage titulaire qui est inspirée du texte Love And Memory du poète romantique anglais John Clare. Conviant principalement piano, claviers et électro, Damon Albarn s’évade aussi sur des plages expérimentales et/ou instrumentales qui marquent son rapport à la nature et aux paysages éblouissants de l’Islande. C’est le bruit de la mer qui fait ainsi la liaison entre The Cormorant et Royal Morning. Ailleurs, il flirte avec les sonorités épiques de Sigur Rós (Daft Vader) ou avec l’ambient de Brian Eno (Particles). Pas de festifs Song 2 ou Tomorrow Comes Today ici, mais bien un grand moment d’évasion et d’introspection mélancolique. Ce mec est un génie.

The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows (sortie le 12/11) Transgressive[PIAS]

Le 28/1 et 1/3 en solo, Bozar, Bruxelles (complet).
Le 19/6. Werchter Boutique avec Gorillaz, Werchter.