Angèle, Orelsan... 5 raisons qui poussent les artistes à sortir un documentaire

Une pluie de documentaires s’abat sur l’industrie musicale depuis quelques années. Les plus récents sont signés Angèle et Orelsan. Des sorties loin d’être anodines.

Angèle Van Laeken
© Belga Image

Plus qu’une mode, un nouvel outil de communication. Les documentaires retraçant le parcours de chanteurs et chanteuses foisonnent sur les plateformes de streaming. Après Lady Gaga (Gaga: Five Foot Two), Taylor Swift (Miss Americana), Bigflo et Oli (Bigflo & Oli : Presque Trop) ou encore Nekfeu (Les étoiles vagabondes), Orelsan et Angèle se sont aussi lancés dans cette aventure audiovisuelle. Une aventure bénéfique pour cinq raisons principales.

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1. Faire un retour fracassant

Quel est le point commun entre les documentaires d’Angèle, Orelsan et Nekfeu? Les trois débarquent après plusieurs années d’absence et juste avant la sortie d’un nouvel album.

« Cyborg », 2016. Il s'agissait du dernier projet musical du rappeur parisien Nekfeu. Après deux ans et demi tapis dans l’ombre, il annonce son grand retour, en juin 2019, avec la projection d’un documentaire, Les étoiles vagabondes, dans plusieurs salles de cinéma. Un coup de com remporté haut la main. Lorsque les fans sortent des salles obscures, l’album (du même nom que le long-métrage) est disponible sur les plateformes de musique.

Autre rappeur, de Caen cette fois: Orelsan. Il est un habitué des longues pauses. « Perdu d’avance » sort en 2009, « Le chant des sirènes » en 2011, « La fête est finie » en 2017 et « Civilisation », le petit dernier, arrive fin 2021. Son documentaire Montre jamais ça à personne est sorti environ un mois avant l’album, de quoi remettre un coup de projecteur sur l’artiste avant son retour musical.

Et enfin, Angèle, avec son premier et (immédiatement) culte « Brol », sorti en 2018, s’inscrit dans la même démarche. Le documentaire Angèle, qui retranscrit sa jeune et intense carrière, est sorti deux semaines avant son nouvel album « Nonante-cinq » attendu le 10 décembre.

https://www.youtube.com/watch?v=InIQBluvjzE

2. Être maître de son histoire

Réaliser son propre documentaire, c’est aussi avoir la main sur l’histoire racontée. Les artistes peuvent faire le bilan de leur carrière, montrer les hauts et les bas qu’ils ont vécus, tout en restant maîtres de ce qu’ils dévoilent et ce qu'ils préfèrent camoufler. Aussi bien pour Angèle que pour Orelsan, ce sont des heures et des heures d’images d’archives à trier et sélectionner ainsi que des interviews maîtrisées. Pas de fuite, pas de propos déformés, pas de questions malaisantes.

3. Mettre les points sur les i

Quand ces artistes remontent le fil de leur carrière, difficile de passer à côté des polémiques. C’est le moment idéal pour répondre à leurs détracteurs. Et Angèle en avait des choses à leur dire. Dans son documentaire, elle dénonce le vol de son coming-out par Cyril Hanouna devant des millions de téléspectateurs ou « les trois mois passés terrée » chez elle après les accusations d’agression sexuelle à l’encontre de son frère Roméo Elvis. La chanteuse est alors prise pour cible dans un contexte où elle est innocente. Elle rappelle également l’épisode douloureux lorsqu’elle s’est retrouvée dénudée en couverture de Playboy. Une photo qu’elle avait pourtant interdit de publier. « C’était une humiliation publique », confesse-t-elle.

Pour Orelsan, c’était l’occasion de revenir sur la polémique suscitée par son morceau Sale pute. Une chanson qui a valu au chanteur d'être poursuivi en justice par des associations féministes pour "provocation au crime".

https://www.youtube.com/watch?v=0IKm4fGFVlA&t=2s

4. Se mettre à nu

Images d’archives, chambre d’adolescent, visite chez les parents et les grands-parents. Le téléspectateur s’immerge dans l’intimité des artistes. Ils dévoilent des épisodes de leur vie en dehors des strass et paillettes. Parce que derrière la belle vie d'Instagram, il y a la vraie vie. Cela donne des scènes émouvantes où Angèle se retrouve en larmes ou tourmentée par les doutes. Une manière pour le public de s’identifier davantage à leur artiste préférée et d’actionner le mode compassion.

5. Vendre des disques

Sortir un documentaire à quelques semaines d’un nouvel album tant espéré par la fanbase des artistes, c’est s’assurer qu’elle sera au rendez-vous pour s’emparer du disque à sa sortie ou de l’écouter en boucle sur les plateformes de streaming. Ainsi, « Civilisation » d’Orelsan à exploser tous les scores. En une semaine, l’album s'est écoulé à 138.929 exemplaires. Le voilà déjà propulsé au rang de disque de platine. Il est même devenu le rappeur ayant vendu le plus grand nombre d’albums en France en une semaine, détrônant « Deux Frères » de PNL (113.214 exemplaires, en avril 2019).

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