
K.ZIA: «Je me suis longtemps cherchée»

Sur sa page Facebook, elle l’annonce: “Je fais de la nourriture pour l’âme”. Après un premier EP (“Red” en 2018) et une poignée de clips à l’esthétique léchée, K.ZIA (28 ans) impressionne avec son premier album “Genesis”. La chanteuse, compositrice et directrice artistique, qui aime se décrire comme “une minérale afro-européenne”, réinvente la notion de groove, malaxant trap, nu-soul, effluves de jazz organique, caresses dub et réminiscences afro-beats. Le tout chanté en français, en anglais et même en créole.
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“Ça fait beaucoup de styles, concède-t-elle. Je me suis longtemps cherchée. À l’enfance, je souffrais d’un manque de confiance et de repères, j’avais besoin de trouver une “case” dans laquelle me ranger. Travailler sur mon projet musical m’a fait comprendre qu’au final, c’était mon parcours atypique et toutes les influences absorbées qui me définissaient, tout en me différenciant. Mes chansons parlent de ce cheminement pour être soi-même et l’accepter. L’album s’appelle “Genesis” car il marque le début de ma vie d’adulte et de femme épanouie.”
K.ZIA est née à Bruxelles, a grandi à Paris, déménagé aux États-Unis avant de revenir en Europe où elle est basée depuis cinq ans à Berlin, “une ville connue pour accueillir tous les gens un peu décalés”. Cette existence nomade, elle la doit à un papa martiniquais qui travaille dans l’univers du cirque et à une maman belgo-congolaise chanteuse connue et reconnue - on parle de Marie Daulne de Zap Mama - qui l’emmenait en tournée dès sa plus tendre enfance. Soutenue par ses parents (elle sample Zapa Mama sur Coco et invite sa maman sur l’ensoleillé Command Famm), K.ZIA pilote seule son projet de A à Z (musique, pochette, clips), forte d’une énergie sans limite.
Du rêve dans la tête, un master en communication et marketing qui lui permet de gérer la réalité du business, une rare élégance dans la proposition musicale et beaucoup de nuances dans le propos. “Mes chansons en français ne racontent pas la même chose que mes titres en anglais. Aux États-Unis, je fréquentais des établissements privés. À Paris, j’ai découvert les écoles publiques et la culture “street”. Les souvenirs et les expériences ne sont pas les mêmes. En anglais, j’exprime ma facette soul alors qu’en français, c’est le côté “feu” de ma personnalité qui ressort.” Pile et face, yin et yang, Nord et Sud, Afrique et Occident… Peu importe, on adore ses deux versants.
*** K.ZIA - Genesis. Autoprod.