Les Rolling Stones au stade roi Baudouin: satisfaction à tous les étages !

Les Stones ont fêté leurs soixante ans de carrière lundi au stade Roi Baudouin. Un concert impeccable de bout en bout. Un petit miracle.

Rolling Stones - Stade Roi Baudouin ©JC Guillaume
Bruxelles – Stade roi Baudouin: The Rolling Stones en concert. Le lundi 11 juillet 2022

On n'y croit pas une seule seconde, quand Mick Jagger chante (I can't get no) Satisfaction ! Les Stones viennent de passer deux heures à jouer tout sourire, s'amusant comme des gamins dans une cour de récré. Nous aussi, d'ailleurs, on a la banane. C'était pas prévu. Un concert des Rolling Stones en 2022 dans un stade, à 150 euros la place (minimum), qu'est-ce que ça pouvait bien donner ? Eh bien, que du bon ! Une démonstration, oui !

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Ca a commencé avec un hommage vidéo à Charlie Watts, le batteur historique décédé en 2021. Déjà, c'est beau. Et puis a résonné le riff de Street Fighting Men, l'hymne de mai 68. Il est 20h45 et les retardataires accélèrent le pas. On croise un vieux monsieur qui pique un sprint avec son troller pour n'en rien manquer. A côté, des gamins, les yeux ouverts comme des soucoupes devant ces papys extra-terrestres. Partout des t-shirts avec la langue bien pendue. Qui sont ces gens qui, à l'approche des 80 ans, dégagent autant d'énergie que s'ils en avaient vingt ?

Rolling Stones - Stade Roi Baudouin ©JC Guillaume

Bruxelles - Stade roi Baudouin: The Rolling Stones en concert. Le lundi 11 juillet 2022. ©JC Guillaume

Magritte et le Capitaine Haddock

Mick Jagger remue des hanches, arpente l'immense scène, harrangue la foule, lui parle dans un français aisé aussi bien qu'en flamand : « Alles goed ? ». Quand il chante, il a la même voix qu'il y a soixante ans. Quand il bouge, c'est-à-dire tout le temps, il donne l'impression que le temps n'a pas d'emprise sur lui. Entre les titres, il est à peine essoufflé, même quand il sort d'un furieux Bitch ressortir pour la première fois sur cette tournée.

A ses côtés, « le Magritte des Marolles », comme son chanteur le présentera, Ronnie Wood, cheveux teints, classe anglaise tout droit sorti de Carnaby Street, sautillant sur sa guitare. A ses côtés, celui qui aurait dû mourir mille fois, mais qui reste là, rictus au bord des lèvres, lunettes noires pour mieux tutoyer la mort et ce détail vestimentaire qui rend le bonhomme encore plus cool qu'on ne l'imaginait : une cravate à l'effigie du Capitaine Haddock qui pendouille de sa ceinture ! Et tout à coup, la filiation comme une évidence ! Keith Richards n'est pas un pirate, c'est un capitaine au long cours, mille sabords !

Et la musique, dans tout ça ? C'est le coeur du spectacle. Pas de gros show, mais des chansons intemporelles, voilà ce qu'il en est ! On se demandait ce que ça pouvait donner, du vieux rock des années 60 à l'ère du hip-hop et des basses à tout va. Et bien, le rock a encore de beaux restes, merci pour lui ! Toutes les chansons passent la rampe du temps haut la main, des pépites des tout débuts 19th Nervous Breakdown et Out of Time aux hymnes You Can't Always Get What You Want repris par la foule et Honky Tonk Women. Bluesy, crasseux, formidablement entraînants. Le fait est là : ça joue !

Rolling Stones - Stade Roi Baudouin ©JC Guillaume

Bruxelles - Stade roi Baudouin: The Rolling Stones en concert. Le lundi 11 juillet 2022. ©JC Guillaume

Des chansons intemporelles

Le stade Roi Baudouin n'est pas plein. Ce qui laisse de l'espace dans la fosse pour circuler facilement, respirer ou simplement voir ce qui se trame sur scène. Qu'on se rassure, il est suffisamment rempli pour que le concert batte son plein. L'ambiance est détendue, tout le monde prend son pied, on ne s'ennuie pas une seule seconde, même quand Keith prend le micro pour deux chansons, histoire, aussi, de laisser souffler Mick.

Quand ce dernier revient, c'est pour une deuxième partie de concert en apothéose. L'heure des tubes : Miss You, funky à souhait, Midnight Rambler, blues et poisseux, le diamant noir Paint It Black, Start Me Up et son riff tout droit sorti de l'école du rock, Gimme Shelter avec des images de l'Ukraine dévastée et, pour terminer, un Jumpin' Jack Flash toujours aussi percutant. Reste le rappel pour que la fête soit complète : Sympathy for the Devil et ce Satisfaction trompeur. Car oui, les Stones nous ont donnés satisfaction. Et bien plus encore. On se revoit quand ?

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité