

L’an dernier, les Déferlantes ont accueilli plus de 100 000 festivaliers durant les quatre jours du festival. Situé sur son site habituel, à Céret, dans les Pyrénées-Orientales, le public s’était plaint des difficultés, surtout au niveau des navettes de et vers Céret, qui rendait l’accès au festival relativement compliqué.
Pour pallier ce problème, l’organisation du festival, porté par Frontera Production, a décidé de déplacer celui-ci dans un lieu plus adapté « aux besoins des festivaliers et aux ambitions du festival » selon les organisateurs. « C’est pourquoi nous avons décidé de déplacer Les Déferlantes vers un lieu plus adapté (...) Du 6 au 9 juillet 2023, Les Déferlantes vous donnent donc rendez-vous à Perpignan », écrivent-ils.
Adieu donc Céret. Bonjour Perpignan. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Oui, enfin ce changement n’est pas au gout de tous visiblement. Car il se trouve que Perpignan est une ville administrée par Louis Aliot, maire RN. Ce que n’a pas l’air de plaire à la bande de Nicola Sirkis qui au lendemain de l’annonce menace d’annuler sa venue.
🔺Festival Tour 2023 / Info Les Déferlantes pic.twitter.com/aN5gH7XH2N
— Indochine (@indochinetwitt) January 7, 2023
Face à la nouvelle, les organisateurs ont rapidement réagi sur les réseaux sociaux. « À ce stade, nous prenons acte de leur décision de conditionner leur venue », a simplement réagi auprès de L’Indépendant, Fabrice Lorente codirecteur de la Frontera Production.
« La direction regrette que musique et politique soient ainsi associées » a réagi ce dimanche le festival sur les réseaux sociaux, défendant « un espace de neutralité, de liberté et de paix ». Mais les organisateurs font face à un retour de flammes de la part de ceux qui ont déjà acheté leurs places et qui ne sont pas satisfait du nouveau lieu. "Je trouve ça fort de remettre en cause la position du groupe Indochine alors que vous avez vendu un programme et une organisation sur une publicité mensongère. Passer d'un château et d'un cadre dans les montagnes à un parking et une déchetterie c'est pas la même ambiance." peut-on lire dans les commentaires.
Et une réaction du Rassemblement National ne s’est pas fait attendre. Face à l’interprète de Bob Morane, Jordan Bardella, président du RN ne mache pas ses mots auprès de BFMTV. « Qu'ils soient un peu respectueux".
« Perpignan est une ville de 121.000 habitants", poursuit-il, dénonçant une "attitude totalement discriminatoire" qu'il trouve "honteuse". "Il y a probablement parmi ces 121.000 habitants des gens qui aiment Indochine. J'aimerais que ces artistes-là, qui ont fait beaucoup d'argent sur la générosité du peuple français, soient beaucoup plus respectueux des opinions politiques qui sont des opinions privées."
"C'est profondément sectaire et irrespectueux pour les milliers de leurs fans qui, probablement, sont aussi des électeurs du Rassemblement national", déclare Jordan Bardella. "Quand on est artiste, on ne fait pas de la politique. On ne trie pas les gens qui viennent à ses concerts en fonction de leurs opinions politiques."
https://www.youtube.com/watch?v=vev5icVBU2g
Ce qui n’est pas sans connaitre le groupe Indochine qui avait déjà chanté en 2017 ses craintes de voir l’extrême droite se relever en France. Avec « un été français » Indochine chante « Quand je suis cerné, je rêve d’un été français, un été parfait, où rien ne pourra m’arriver, pardonne-moi si ici, tout devient froid national, un pays infernal. À nous la petite mort ». Rajoutant à leur art et musique une dimension intrinsèquement politique. Au grand dam du RN.