Marka, Oberbaum, Aya Nakamura... Les nouveaux albums à ne pas manquer

Au programme : la tornade Aya Nakamura, le grand cœur du rockeur Marka et deux autres projets belges.

Marka
© Yann Guitton

Marka

J'ai retrouvé l’envie, je veux profiter du reste de ma vie”, chante Marka sur son nouvel album “Voodoo Belge”. À soixante balais (on peut donner son âge puisqu’il en a fait un morceau), l’ex-punk de Molenbeek pète la forme. Il est serein, il positive, jette un regard lucide dans le rétroviseur, il avance, il réussit autant à nous faire rire qu’à nous attendrir et, le plus important pour un disque, signe treize partitions d’une grande richesse musicale.

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Entre une guitare électrique qui fout le blues sur Penélope Cruz et la sérénade crooner en mode piano-voix de ­Pauvre type, Marka assume toutes ses influences et ses errances. Un hommage à une icône rock and roll trop vite oubliée (Link Wray), une envolée rhythm and blues dans la grande tradition du label Stax (Je positive), une pépite country pour remercier Angèle et Roméo (Such A Boy, Such A Fille), des mariachis tex-mex (Obsoleta), de l’harmonica (Ouvre la porte), de l’orgue, des cuivres… Chez l’ancien bassiste d’Allez Allez et des Cactus, un budget limité et une philosophie “do it yourself” n’excluent pas une débauche d’instruments et la présence de (bons) musiciens dans le studio. Enfin, il y a le sommet de l’album, voire de sa discographie, Un vieux rocker, fausse ballade crépusculaire et vraie ode à la vie où il convie la plume de Jacques Duvall et le fantôme de Johnny Cash. Marka donne tout et ne lâche rien. Respect, ket.


*** Voodoo Belge. Darling Music

Oberbaum

Après s’être exprimée au sein des projets Fabiola et Condore, la Bruxelloise Lucie Rezsöhazy s’épanouit en solo sous le nom de code Oberbaum. Chant en anglais fragile, notes aériennes de piano et envolées dream pop… Son naturel fait la différence sur des compositions à fort pouvoir mélodique qui évoquent sans rougir la nouvelle scène pop indie féminine américaine, quelque part entre Clairo et Julia Jacklin, tout en assumant des influences seventies délicieusement hippies. Écoutez en priorité la plage titulaire et Fomo pour vous convaincre.

Le 12/2. Botanique, Bruxelles.

*** The Absence of Misery. Freaksville

Aya Nakamura

“DNK”, référence au vrai nom de famille d’Aya ­Nakamura, Danioko. Ce choix est symbolique: ce quatrième album devait être son plus personnel. Un besoin de reconnexion à ses racines. Ça, c’était le projet sur papier. Mais comme la pochette qui ne laisse dévoiler que ses yeux et ses mains, Aya Nakamura reste pudique et survole les thématiques. Ce qu’on retient, c’est le travail sur la voix et les émotions qui en découlent. Taquine, énervée, parfois sensuelle ou carrément autoritaire, elle laisse libre cours à ses sentiments. À noter, un banger - l’incroyable Beleck. Abrasif, efficace, c’est le tube de l’album.

Le 6/7. Les Ardentes, Bruxelles.

** DNK. Warner

Neolys

Voix claire, rythmiques feel good, couplets générationnels où il est question de l’addiction aux réseaux sociaux, de la vie “menée à trois cents à l’heure”, d’absence de perspectives et ouf, de quête amoureuse. Sur son premier EP, le Belge Neolys photographie le moment présent avec réalisme et une volonté de ne pas rester en surface. “Derrière ta maladresse se cache beaucoup de tristesse”, chante-t-il sur des sonorités qui marient formats “chanson française”, french pop et même électro plus nerveuse sur Sauvage - Show Me A Wild Side. Bien plus qu’une carte de visite.


** Superflux. Blue Milk Records/T4Action

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