Hamza, Young Fathers... Les nouveaux albums à ne pas manquer

Hamza 

Hamza est un artiste rêveur qui n’a jamais eu de frontières. Avec “Sincèrement”, son troisième album riche de 17 morceaux, il dépasse une nouvelle limite: il parle de lui. De son passé compliqué à Bruxelles, dans le morceau Ma réalité. Un titre qui interpole un classique du R&B (I Need A Girl de P. Diddy) pour donner encore plus d’ampleur à ses mots “J’ai grandi dans la violence/J’ai appris à la romancer”. Lui qui vantait son amour du Hennessy, décide ici d’évoquer sa dépendance. Porté par des rythmes trap, R&B ou de l’afro-beat, il prend du recul: sur sa carrière, la jalousie dans le milieu (Tsunami) et son image (l’efficace Codeine 19). Tout en s’accompagnant de gros noms, comme Damso qu’il emmène dans un registre détonant sur un sample de Lady de Modjo, ou Offset (Migos). Un album imparable.

*** Sincèrement. Just Woke Up/Wagram

Young Fathers

Neuf ans après avoir décroché le très convoité Mercury Prize avec “Dead”, le trio écossais se réinvente une nouvelle fois sur “Heavy Heavy”, ode moderne à la tolérance et au métissage. Ce quatrième album conçu en huis clos à Édimbourg expérimente pop (Drum, Tell Somebody, le très Arcade Fire Sink Or Swim), afro (Geronimo), hip-hop (Shoot Me Down) et transe (l’entêtant Ululation) tout en imposant une ligne mélodique forte dans les compositions. Un disque percutant dès la première écoute comme le fut le “Blue Lines” de Massive Attack en 1991. - L.L.

Le 22/2, Trix, Anvers.

**** Heavy Heavy. Ninja Tune/[PIAS]

The Waeve

On reverra Graham Coxon avec Blur le 8 août aux Lokerse Feesten. Mais en attendant, délectons-nous de son nouveau projet. Dans la vie comme en studio, le guitariste file le parfait amour avec Rose Elinor Dougall, ex-chanteuse du girl group vintage The Pipettes. Sur dix vignettes bricolées en mode artisanal, ils expriment leur amour d’une pop british soignée. Les montées de saxo et de claviers évoquent souvent le Roxy Music glam, il y a aussi des ballades easy listening (l’ensoleillé Over And Over) et la guitare nerveuse de Graham qui s’énerve toujours quand on ne s’y attend pas. Un régal sans prétention de pop rétrofuturiste. - L.L.

*** The Waeve. Transgressive