Lana Del Rey, Unknown Mortal Orchestra... Les nouveaux albums à ne pas manquer

Au programme : Lana Del Rey plus glamour et rebelle que jamais, le disque solaire d'Unknown Mortal Orchestra, le premier album percutant de Prinzly ou encore le trop discret Arnold Turboust.

Lana del rey
© A&W Press Images

Lana Del Rey ***

Autant Lana Del Rey reste discrète sur les réseaux sociaux, autant elle se montre productive en studio. Après deux albums en 2021 (“Chemtrails Over The Country Club” et “Blue Banisters”), la chanteuse enchaîne déjà avec son neuvième disque studio. Et selon elle (nous n’avons eu droit qu’à une écoute morcelée en amont), il ne s’agit pas de chutes ou “de chansons qui traînaient” sur un disque dur, mais bien de nouvelles compositions (quatorze + deux interludes) conçues pour former un ensemble cohérent.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Le titre du disque renvoie à un tunnel Art déco pour piétons situé à Long  Beach et fermé en 1967 malgré son coût exorbitant. Les morceaux, eux, sont construits autour de mélodies mid-tempo sublimées par des chœurs féminins et des arrangements pour grand orchestre. On reste donc dans le glamour et le vintage chic. Et si Lana Del Rey affirme qu’elle a souhaité ajouter des zestes de spiritualité (les voix et les ambiances gospel sur The Grant), elle reste aussi une frondeuse qui n’a pas sa langue en poche. Entre un duo avec Father John Misty (Let The Light In) et un clin d’œil à son pasteur (Judas Smith Interlude), Lana balance plusieurs fois le mot “fuck” (dans le magnifique A&W) et offre avec Taco Truck x VB, une suite au sulfureux Venice Bitch qui figurait sur son cinquième album “Norman Fucking Rockwell!” en 2019. Et dire que certains la voyaient disparaître après son premier tube Video Games.

Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd. Polydor/Universal

Unknown Mortal Orchestra ***

D’origine néo-zélandaise, mais relocalisée à Palm Springs, la formation emmenée par le chanteur, guitariste et compositeur Ruban Nielson livre une ode à la coolitude avec ce cinquième (et double) album ensoleillé. Inspirée par la pop californienne des sixties, Ruban érige en mode de vie une insouciance que rien ne vient bousculer. Voix douce, arpèges acoustiques, guitare hawaïenne et douces effluves psychédéliques rythment les douze chansons d’où émergent Meshuggah, I Killed Captain Cook, That Life ou encore l’irrésistible Layla sans lien de parenté avec le tube de Clapton.


V. Jagjaguwar

Prinzly ***

Ses productions ont transformé la scène francophone. Normal, quand on sait que Prinzly est l’architecte musical qu’on retrouve derrière 911, Vantablack ou Deux toiles de mer de Damso, HS de Hamza en collab’ avec SCH, ou encore Beaugarçonne de Disiz, sur lequel le Bruxellois chante le refrain. Il produit, mais il a toujours rappé aussi. Quand il signe, il y a plus de dix ans, c’est en tant qu’artiste. Le voilà qui s’avance dans la lumière avec un premier album percutant qui combine un phrasé appuyé, des morceaux intimes (Flou), des bangers (Gamma), mais aussi des productions ultra-léchées.

passager (((8))). Trez Recordz

Arnold Turboust ***

Interprète d’Adelaïde (1986) et compositeur des premiers tubes d’Étienne Daho (Tombé pour la France, Épaule tatoo,…) Arnold Turboust sort de sa retraite et publie un sixième album solo en forme de synthèse pop. D’un hommage ensoleillé à L’homme de Rio (Belmondo) à des relents psychédéliques (Yé Souis), en passant par des accents eighties (Lady’s Fingers) et des arrangements soignés (A Supposer et ses nappes de cuivres, La vérité augmentée en duo avec Tess), cet orfèvre trop discret de la mélodie montre qu’il n’a rien perdu de sa fluidité pop artisanale.


Sur la photo. Rue Du Docteur Fontaine Prod.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité