
Eosine : la relève rock est assurée avec ce groupe liégeois

Le 9 décembre 2022, Eosine écrasait la concurrence en raflant tous les prix (chèque, sessions d’enregistrement, participations aux festivals…) au Concours Circuit. Moustique parlait déjà “de futur du rock” et d’“un groupe mixte assumant avec aplomb ses amours pour la dream pop, les guitares shoegaze et les basses cold wave oppressantes”. Confirmation avec “Coralline”, nouvel EP du projet d’Elena Lacroix (guitares, chants, claviers et étudiante en médecine) qui s’est entourée de Julia Billen (guitare, chant), Brieuc Verstraete (basse, chant) et Benjamin Franssen (drums) pour donner vie à ses compositions.
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En quatre titres d’une rare intensité, ce groupe à la moyenne d’âge de 21 ans étale sa vision d’un rock alternatif moderne, son insolence et sa grande maîtrise d’une jeune proposition artistique où rien n’est laissé au hasard. Intelligent, le groupe refuse l’étiquette un peu trop facile de “pop rêveuse” et bannit toute référence à la féminité (“On est un groupe de rock. Point!”). Eosine garde la tête dans les étoiles sur l’atmosphérique Seahshells et a les pieds bien appuyés sur les pédales de distorsion pour le nerveux Digitaline. Petit miracle pour ces fans de rock nineties, “Coralline” a été mixé et mastérisé par leur héros Mark Gardener, du groupe mythique anglais Ride, qui traîne çà et là depuis des années ses mains expertes en région liégeoise. Admiratif, Gardener aide Elena à mettre de la nuance dans le propos (Ciaran, ode à l’amour universel) et donne de la profondeur aux instruments. Avec pour flagrantes extases le très Stones Roses Plant Healing et le mur de guitares qu’on entend sur le final de Digitaline. Certains groupes belges mettent dix ans pour acquérir un tel niveau. D’autres n’y parviennent jamais. Nouveau, jeune et déjà énorme.
Le 30/4, Nuits Botanique (complet).
**** Coralline. JauneOrange