Mylène Farmer au stade Roi Baudouin: une chanteuse au top de sa forme pour un show grandiose

Pour son seul concert à Bruxelles lors de cette tournée Nevermore, la chanteuse a offert un spectacle grandiose. Elle a mis des étoiles plein les yeux des 40 000 spectateurs venus la voir.

Mylène Farmer au stade Roi Baudouin: une chanteuse au top de sa forme pour un show grandiose
Pour son 16e concert donné en Belgique, Mylène Farmer est apparue au sommet de sa forme. Sa venue au stade Roi Baudouin était la seule date belge de son Nevermore Tour. ©Robin FRANCOIS

Désenchantée… «Tout est K.O.», chante Mylène Farmer. Tout sauf le concert qu’elle a donné samedi soir à Bruxelles. Plus de deux heures d’un show grandiose, avec des décors à couper le souffle, des jeux de lumières époustouflants, de magnifiques animations sur écrans géants et une chanteuse au top de sa forme. Elle était manifestement très heureuse d’être sur scène, lâchant des mercis à qui mieux mieux, s’amusant avec le public qui lui a très bien rendu. On pense à ces 40 000 spectateurs qui reprennent en chœur les paroles de Rêver ou de Désenchantée, l’hymne d’une génération.

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C’était l’ambiance des grands soirs samedi sur le plateau du Heysel et ce fut une belle, une très belle soirée pour cette unique date belge de la tournée Nevermore dont on a cru un instant qu’elle se terminerait en eau de boudin. En cause: l’annulation puis, finalement, les reports des deux dates du Stade de France suite aux émeutes qui ont secoué Paris après la mort du jeune Nahel tué par un policier. Qu’importe la frayeur passée, le public était au rendez-vous avec un stade Roi Baudouin archi comble. Ce n’est que la seconde fois qu’elle s’y produisait après y avoir clôturé son Tour en 2009. Ce n’est aussi que le 16e de ses concerts chez nous, en 6 tournées… C’est dire si elle est rare et que les fans entendaient profiter du moment comme jamais.

Une longue attente…

Encore fallait-il se montrer patient pour profiter du spectacle. Non pas forcément pour rentrer dans le stade, mais une fois installé dedans. Annoncé à 20 h 30, ce n’est qu’à 21 h 15 que le concert a commencé. Ou plutôt que quelque chose a enfin bougé. Les deux immenses corbeaux gonflables installés sur l’avancée de la scène se sont dégonflés pour laisser place à l’hommage à Jean-Louis Murat décédé fin mai. Comme lors de toutes les dates précédentes, il s’agissait de la diffusion du clip de Regrets. Une fois les images passées, les choses sérieuses allaient commencer! Mais non, il a encore fallu mordre sur sa chique un bon 20 minutes – le public n’a pas hésité à manifester son impatience – avant que les écrans géants ne soient envahis de corbeaux façon Hitchcock pendant… 10 autres minutes. Enfin, Mylène Farmer est apparue, surgissant de dessous la scène, pour livrer un show quasi sans défaut. Il était 21 h 45…

Deux bras articulés ont permis à Mylène Farmer de voler au-dessus de son public au début de son concert au stade Roi Baudouin, à Bruxelles. ©Claude Gassian

Un enchaînement de tubes et de versions réorchestrées

Première très bonne surprise: le son était excellent. Les paroles de la plupart des chansons interprétées étaient clairement compréhensibles, si ce n’est un petit couac technique – du moins dans une partie du stade – sur le deuxième titre de la setlist. La suite, c’est un enchaînement de tubes et de versions réorchestrées pour la scène d’une partie des titres de son dernier album, L’Emprise. De ceux-ci, on retient le très beau Rayon vert, interprété en duo avec Aaron, les deux musiciens étant présents sur toutes les dates de cette tournée Nevermore ; l’interprétation en version dite acoustique de Que l’aube est belle. Et le final avec Rallumer les étoiles qui voit Mylène Farmer s’envoler dans un ciel constellé.

Les fans les plus hardcore de la flamboyante rousse le savaient depuis le coup d’envoi de cette tournée donné à Lille début juin, la chanteuse avait décidé de les surprendre en ouvrant son concert avec le titre Du temps. Un choix audacieux mais qui a tenu toutes ses promesses alors que Mylène Farmer occupe seule la scène pendant les trois premières chansons de son spectacle. Pas un musicien en vue. Pas de décor non plus, juste des écrans géants.

Une scène et un décor XXL

Après avoir volé au-dessus du public installée dans deux nacelles sur des bras tournant pour chanter Peut-être toi et Libertine – qui a fait son retour dans la setlist après 14 années d’absence, sa dernière interprétation remontant au concert du stade Roi Baudouin en 2009 ! -, les écrans ont dévoilé le gigantesque décor qui habillait la scène. Une sorte de chaos fait de façades de cathédrales, d’un immense porche d’entrée qui n’est pas sans rappeler le cimetière de la première tournée de Mylène Farmer en 1989, et d’éléments de tombes. Le tout sur 60 mètres de large, 24 mètres de hauteur et 22 mètres de profondeur. Soit 900 tonnes de matériel nécessitant 5 jours pour être installées !

Et derrière tous ces éléments, encore d’autres écrans géants. Ils accueilleront de superbes animations, que ce soit sur Optimistique-moi, Tristana ou Que je devienne qui voit aussi Mylène Farmer s’élever dans les airs, juchée sur une plateforme devant une immense statue représentant un moine.

Un peu plus tôt, c’est un corbeau tout aussi énorme qui s’était invité sur la scène, avec Mylène Farmer dans ses entrailles.

Tout est immense dans ce spectacle, que ce soit les décors, les jeux de lumières, les réorchestrations des titres taillées pour la scène, le son et les interprétations. On en reste bouche bée.

Un incroyable décor, à mi-chemin entre "Notre-Dame de Paris" et "Inception", occupela scène du Nevermore Tour de Mylène Farmer. ©Marcel Hartmann

Avec Yvan Cassar pour un moment en toute intimité

La tradition farmérienne a été respectée avec le set acoustique placé au cœur de la soirée. Un piano surgit de dessous l’avancée de la scène. Yvan Cassar s’y installe, sous les feux des projecteurs. Lors de la présentation des musiciens, il a reçu une ovation toute particulière. Ce moment intime partagé avec le public contient la seule modification du répertoire par rapport au concert d’ouverture à Lille. Pas le temps de vivre a cédé sa place à L’autre. Un choix judicieux qui permet une fois de plus à Mylène Farmer d’interagir avec son public. «L’Autre, c’est vous», dit-elle pour conclure. Tonnerre d’applaudissement de tout le stade Roi Baudouin.

Sans parler de Rêver, repris en chœur par les 40 000 personnes présente. Frisson garanti.

XXL et Désenchantée: deux hymnes incontournables

Impossible que cette soirée sur le plateau du Heysel ne se termine sans deux hymnes. Avant de rejoindre les étoiles dans une capsule, Mylène Farmer dégaine XXL en version XXL, toutes guitares rugissantes dehors. Plus que jamais, elle s’est montrée visionnaire lorsqu’elle en a écrit le texte. «Qu’on soit des filles de/L’histoire, rares/Qu’on soit des filles des/Fleurs de trottoirs/C’est comme ça/Qu’on soit Paul en Pauline/Faire la une des magazines/Négative ou positives/Toutes les filles/Elles ont besoin d’amour», tout cela parle encore plus aujourd’hui qu’hier.

Et que dire de Désenchantée qui a suivi, si ce n’est qu’il a vu tout le stade communier à l’unisson.

«Si je dois tomber de haut/Que ma chute soit lente», lance Mylène Farmer dans la nuit noire en interprétant le titre. Qu’on se rassure, la chute n’est pas encore à l’ordre du jour. Samedi soir, on a quitté le plateau du Heysel avec ces mots en tête : «C’est une belle journée/Je vais me coucher/Une si belle journée, qui s’achève/Donne l’envie d’aimer». Et qu’importent les soucis de trafic pour rentrer chez soi, ou le rush pour attraper un des derniers métros disponibles vu l’heure à laquelle s’est terminé le concert…

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