
Danser le monde

Danser, c’est bouger. Bouger, c’est voyager. Briser des frontières. Ne pas rester les bras croisés devant un monde qui n’est pas au mieux de sa forme. Il faut arrêter de penser que la danse contemporaine est un univers à part, abstrait ou détaché des réalités. Au même titre que la littérature ou le cinéma, elle a les deux pieds bien plantés dans son époque
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La Belgique est un Pays de danses, de nombreux événements le prouvent. Tous les deux ans, celui-ci s’inscrit dans une région qui depuis longtemps pratique la coopération au-delà des frontières, entre pays ou entre régions linguistiques: l’Euregio Meuse-Rhin qui construit des passerelles entre Liège, Maastricht, Hasselt ou Eupen. Pays vedette cette année, l’Argentine est plus connue pour ses auteurs de théâtre que pour ses chorégraphes. Ils sont pourtant nombreux, disséminés à travers le monde, qui explorent les thématiques non seulement liées à l’histoire tragique de leur pays mais aussi aux problématiques de ceux où ils se sont exilés. Telle Constanza Macras, installée depuis 20 ans en Allemagne où elle a créé sa compagnie et qui présentera The Past, une pièce pour onze danseurs et trois musiciens live, qui traite de la mémoire dans une forme lumineuse mêlant danse, chant et théâtre. Telle Ayelen Parolin, chorégraphe argentine vivant et travaillant en Belgique depuis une quinzaine d’années et qui va reprendre un solo autobiographique créé voici dix ans, portant comme titre sa date de naissance, 25.06.76, sorte de carte d’identité dansée.
Mais l’Argentine ne pourrait être mise à l’honneur dans un festival dédié à la danse sans qu’il n’y soit question de tango. Deux soirées exceptionnelles verront les musiciens d’El Arranque, orchestre de Buenos Aires qui fait figure de référence incontournable, faire danser deux couples de champions du monde. Pour les amateurs, et ils sont nombreux, le spectacle sera à chaque fois suivi d’une milonga, dans la plus pure tradition du bal populaire. Si, cette année, le cœur de Pays de danses est argentin, les vaisseaux sanguins seront italiens, français, israéliens, turcs et belges, naturellement. Erika Zueneli en ouverture, le Palimpseste de Michèle Noiret, les Whispers du duo Mossoux - Bonté, les effets secondaires d’Anton Lachky ou les battements de cœur de Louise Vanneste en émailleront la programmation. Quant à Fatou Traoré, elle va nous mettre Au pied du mur du temps. Présente sur les scènes belges depuis plus de vingt-cinq ans, la chorégraphe franco-malienne a croisé ses inspirations avec celles d’un sociologue, d’un musicien et d’un plasticien pour aboutir à un spectacle dans lequel 8 danseurs et 5 musiciens vont nous montrer que la rencontre entre les civilisations ne passe pas forcément par un choc.
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> PAYS DE DANSES, du 28/1 au 20/2. Liège, Verviers, Huy, Engis, Eupen, Hasselt et Maastricht. www.theatredeliege.be