
Amor de Jaco Van Dormael et Michèle-Anne De Mey

Si Kiss & Cry et Cold Blood mettaient à l’honneur des chorégraphies pour doigts et des mondes miniatures, leur nouveau spectacle se présente comme une évolution et une cassure. Ici, pas d’équipe de cinéma, juste une danseuse et des caméras bien cachées. “C’est d’abord de la danse”, explique Jaco Van Dormael, “un type de narration nouveau pour moi, une narration de sensations, un spectacle pour les yeux avec une femme qui, à bientôt 60 ans, danse avec une étonnante économie de moyen.” Un voyage singulier est à l’origine d’Amor. En 2016, Michèle-Anne De Mey perd connaissance durant une dizaine de minutes. Elle vit une expérience de mort imminente, dans un endroit lumineux, entourée d’êtres qu’elle reconnaît. “Il y avait une chaleur qui m’enveloppait, une communication d’amour, comme je n’en avais jamais connu. Finalement, j’ai compris que je ne pouvais pas rester et j’ai pris la décision de revenir.”
La lecture de votre article continue ci-dessous
Inspiré d'un fait réel
La chorégraphe recrée cet épisode, flotte, se dédouble dans des “polyphonies dansées”, incarne sa mère dans une scène bouleversante. “Je ne crois pas qu’il y ait quelque chose après la mort. Mais cet endroit existe. Il m’a fait comprendre que le plus dur, c’est la vie. Aujourd’hui je ne veux plus de conflit. Et je veux retourner dans cet endroit, sous hypnose, pour comprendre et ressentir cet amour.” Amor est inspiré d’un fait réel. Mais nous pose la question de ce qu’est la réalité. “Je crois que le cerveau est un metteur en scène magistral, conclut Jaco. Michèle-Anne a vécu quelque chose de plus concret que ce qu’elle vit au quotidien. Et moi je sais que, dans mes rêves, je vois plus net que dans la vie!”