Tac au Tac avec Nicolas Lacroix : "Dans ma vie, je me suis énervé en tout et pour tout trois fois"

26 ans, des milliers de followers, des millions de vues. Né sur les réseaux, l’humoriste joue Trop gentil.

Nicolas Lacroix
© Malko Diris

Que faisiez-vous avant de vous lancer dans le rire en ligue pro?
Avant, j’ai travaillé avec les Frères ­Taloche pendant cinq ans. Je m’occupais des dates de leurs spectacles et ­de celles des artistes qu’ils faisaient tourner, de la signature des contrats, la location de salles, la promo... Plein de choses.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Pourquoi vous ont-ils engagé?
En fait, je suis un fan absolu de ­Virginie Hocq dont Vincent Taloche est le producteur. J’ai commencé à la suivre il y a treize ans, et j’ai créé une fan page sur Facebook, ce qui à la base peut faire peur, mais ma page produisait plus de réactions que sa page officielle, et donc ils m’ont demandé de m’occuper des réseaux de Virginie. Après, Vincent a vu que j’étais curieux et il m’a confié de plus en plus de trucs.

Virginie Hocq est-elle venue voir votre spectacle?
Non, pas encore.

Après tout ce que vous avez fait pour elle…
(Rire.) C’est prévu. Mais elle m’a dit qu’elle ne me dirait pas quand elle viendrait sinon ça va me stresser…

Arrivez-vous à vivre de votre art ou êtes-vous encore sponsorisé par vos parents?
Non, j’arrive à en vivre, mes parents m’ont laissé m’envoler. J’arrive à en vivre d’abord grâce aux réseaux sociaux et, petit à petit, grâce à la scène.

Donc les réseaux sociaux vous rapportent de l’argent…
Oui, via les partenariats que je fais avec des marques.

Sur les réseaux, on peut gagner ou perdre des followers.  Qu’est-ce qui fait qu’on perd des abonnés?
Des vidéos sur des sujets à risque qui peuvent déplaire, les gens sont pour ou contre. Idem quand j’ai déclaré mon homosexualité - même si l’homosexualité, on n’a pas à être pour ou ­contre. J’ai perdu des abonnés quand j’ai fait mon coming out, mais j’ai eu des messages qui valent tous les ­désabonnements du monde.

Votre spectacle s’appelle Trop gentil. Un gimmick commercial pour attirer les hypersensibles ou vous êtes vraiment trop gentil?
Je ne me suis pas autoproclamé trop gentil, mais vu de l’extérieur, c’est le bon titre. Je l’explique sur scène: en fait, j’ai du mal à dire “non”. Et ça peut être dangereux sur les réseaux sociaux où on peut vous proposer des tas de choses. Alors maintenant, j’ai une équipe qui s’occupe de ça car moi, tout seul avec ma difficulté à dire “non”, je pourrais vite devenir Louis la brocante sur mon compte Instagram.

Racontez-moi la fois où vous avez eu l’impression de ne pas être gentil…
C’est simple, ce sont les fois où j’ai dit ”non” ou “non, je ne peux pas”- en fait, les fois où je respecte ma personne et qui déclenchent un sentiment de culpabilité. Sinon je n’ai que 26 ans, mais je sais que, dans ma vie, je me suis énervé en tout et pour tout trois fois…

Ça fait un énervement tous les neuf ans…
Oui, c’est à peu près ça…

L’humour belge est-il un milieu gentil avec de belles personnes?
Franchement, je suis content, en ­Belgique, c’est des gens très gentils et bienveillants. On s’entend tous très bien, il n’y a pas d’hypocrisie…

Pas de trop gros ego? Pas de jalousie?
Non, ou alors c’est bien dissimulé.

Le 24/6.  Centre culturel, Montigny-le-Tilleul.
Dates de la tournée sur www.nicolaslacroix.com.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité