
Dour 2022 : un Laylow monstrueux en final d’une journée particulièrement réussie

Ah Dour et son chaos organisé, où il faut marcher des kilomètres pour s’assurer de ne rien rater, en croisant autant de déguisements que de sourires béats et de coups de soleils que de regards hagards. Ah Dour et ses festivaliers déjantés, qui lézardent au camping une bonne majorité de la journée avant d’envahir le festival sur les coups de 20h pour engouffrer un pain saucisse et démarrer la soirée.
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Ah Dour et son éclectisme musical, où l’on peut profiter tant de guitares, que de basses électro ou que de flow hip-hop ciselés. Et puis ces noms de scènes qui nous téléportent instantanément dans une ambiance pré-covid : La Last Arena, La Petite Maison dans la Prairie, La Boombox, Le Labo… (Mais qui mériteraient des pancartes plus claires pour s’y retrouver).
Quel bonheur de fouler sa plaine, sous l’égide de ses imposantes éoliennes et d’un coucher de soleil wallifornien, à la recherche du meilleur concert au programme du line-up XXL de cette édition 2022. D’autant que la programmation de ce vendredi était particulièrement riche en termes de rap. Michel, Smahlo, Disiz (qu’on a vu particulièrement ému au moment de délivrer son titre Casino), Dinos, Laylow… Un programme où tous les concerts s’enchaînent à merveille, c’est de l’ordre du petit miracle. Et c’est exactement ce qui s’est passé.
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Tête d'affiche : Laylow
Mais après cette promenade bucolique, revenons à la tête d’affiche. Les attentes étaient très hautes quant à la performance du rappeur français Laylow. Et ça des deux côtés : l’auteur de Trinity l’a répété pendant son set. « Depuis que j’ai commencé cette tournée des festivals, on m’a dit ‘Attends de voir ce qu’il se passe à Dour’ » Et de fait, c’est un euphémisme de dire que le public était extatique de le découvrir. Ce concert sur La Last Arena était sa seule date belge de l’année. Quand on sait que son projet « l’Étrange Histoire de Mr. Anderson » avait réalisé l’un des meilleurs démarrages de l’année à sa sortie l’été dernier, on se doutait qu’il allait rameuter les foules.
« Je vois les gens tomber, faites attention à vous. »
Débarqué tel Kanye West, seul sur une plateforme, Laylow impose le ton d’emblée. Ce sera nerveux et sombre, à l’image de son univers, aux croisées entre Matrix et celui de Tim Burton. Cheveux tressés, comme Iverson, et hoodie Givenchy, le rappeur s’empare de l’énergie qu’on lui donne pour la transposer, puissance dix. Il déroule son répertoire, ponctué de collaborations avec les gros noms du rap belge. L’orage se transforme en tempête quand il décide de livrer R9R-Line, son feat avec Damso. Vient tout de suite Window Shopper Part 2, qui avait convié Hamza. Les claques s’enchainent dès l’ouverture. Difficile de faire mieux. D’autant que cet ancien étudiant en cinéma a soigné ses visuels. À chaque morceau son tableau.
C'est vraiment Spécial
L’ambiance est telle qu’il demande à ses fans de diminuer la cadence « Je vois les gens tomber, faites attention à vous. » Il annonce qu’il va ralentir un peu le concert, et puis un morceau après, il convie son ami Dinos à le rejoindre pour Ciel Pleure. Le rappeur jouait une heure plus tôt dans la Boombox, et lui aussi avait invité Laylow à le rejoindre sous un chapiteau déchaîné. Folie une fois, folie deux fois. On va bientôt arriver à passionnément… Et ce moment, ce sera celui de délivrer Spécial. Une collaboration avec Nekfeu qui accumule près de 9 millions de vues sur YouTube. Le public connaît chaque mot, chaque temps mort. Une communion incroyable, quand on connaît le parcours du Toulousain, qui a véritablement explosé en 2020 après près d’une décennie à passer sous les radars. Il termine son concert comme il l’a commencé, sur le titre Megatron et son monstrueux « Augmente la pression ». La boucle est bouclée. Laylow est définitivement le MVP de l’année.