

Elle a beau avoir démarré sa carrière depuis un moment désormais, jamais Angèle n’était grimpée sur lascène principale d’un des deux plus grands festivals du nord du pays. Pour une prestation en solo en tout cas. “Mais ça aurait dû être le cas depuis longtemps. La faute au Covid sans doute”, nous glissait-on notamment hier soir dans les backstages du Pukkelpop, alors que la chose était désormais acquise. “Mais ici, elle est presque aussi connue et attendue que Stromae”, estimait une consœur néerlandophone quelques minutes avant de la voir atterrir sur scène.
Même si elle s’amusait hier soir à rappeler qu’elle était dans le public avec deux copines il y a tout juste 10 ans, la Bruxelloise était évidemment déjà venue pour chanter à Kiewit (C’était sur la scène du Dancehall en 2018) ou à Werchter (The Barn, en 2019), mais c’est la première fois, cette année, qu’elle s’y présentait en véritable tête d’affiche. L’occasion de tester sa notoriété chez nos voisins du nord, alors qu’elle présentait, pour la dernière fois, en Belgique, son concert de la tournée Nonante-Cinq Tour. Quatre dates sont, en effet, encore à son agenda (Lyon, Marseille, Toulouse et les fêtes de l’humanité à Brétigny-sur-Orge), mais elle ne passera donc plus par chez nous avant de prendre, sans doute, quelques mois de repos mérité. Ses fans belges devront donc patienter jusqu’à sa prochaine tournée pour revoir Angèle VanLaeken sur scène.
Ses fans justement, ils n’ont pas été ménagés et épargnés ce samedi par les programmateurs du festival limbourgeois. Ces derniers avaient, en effet, plus tôt dans la journée, programmé Turnstile et Limp Bizkit sur leur plus grande scène. Autant dire qu’on s’est pas mal bousculé en attendant la Bruxelloise sur la plaine limbourgeoise, avant qu’Anne-Marie ne vienne ramener un peu de calme et de sérénité alors que le soleil se couchait sur Kiewit.
Ailleurs, cette troisième journée de festivités limbourgeoises, était l’occasion de croiser Peuk, les locaux de l’étape, Nabihah Iqbal, la francophone Rori (qui pouvait cette fois défendre son travail sur une vraie scène), les remuants High Vis et Amyl and the Sniffers voir encore Dry Cleaning. Alors que le Flamand Clouseau avait lancé le tout lors d'un concert surprise et épique sous le Marquee, une grande messe (ou kermesse c'est selon) du Nord du pays. Bref, une après-midi bien remplie.
En bouclant la troisième journée du Pukkelpop et en passant juste après Billie Eilish qui était sur la même scène la veille, Angèle pouvait difficilement éviter la comparaison avec l’Américaine, mais elle s’en est plutôt bien tirée. S’il y avait forcément moins de monde face à la grande scène que 24h plus tôt, la Belge est parvenue à faire bouger et à attirer du monde, confirmant, si c’était encore nécessaire, que sa notoriété est également importante de l’autre côté de la frontière linguistique. “Son duo avec Dua Lipa a beaucoup fait parler d’elle ici”, complète la collègue néerlandophone.
Face à plusieurs dizaines de milliers de personnes, la chanteuse bruxelloise a livré un show connu et sans véritable surprise, proposant une setlist rodée et identique en tout point à ses dernières sorties. De Plus de sens à son tube Bruxelles je t’aime, en passant par Tout oublier, Libre ou Balance ton quoi, accompagnée de plusieurs danseurs, la Belge a fait bouger et chanter la foule limbourgeoise qui semble avoir bien profité du moment.
Et pour se mettre le public en poche, Angèle n’avait pas manqué d’ajouter à son vocabulaire quelques mots dans la langue de Vondel, repassant toutefois rapidement en français dans le texte dès que les choses se compliquaient un peu. “Goeienavond Pukkelpop”, lançait-elle notamment en grimpant sur scène. Ici, on a visiblement apprécié. Et en véritable Bruxelloise, elle finissait finalement par mixer les deux langues, provoquant quelques éclats de rire dans la foule. “Ça va être bijna la fin du concert”, lâchait-elle notamment alors que le concert touchait à sa fin.
Pas à ses côtés cette fois, Dua Lipa puis Damso apparaissaient dans l’écran pour accompagner Angèle sur Fever et Démons, deux chansons attendues par l’assemblée, avant que Bruxelles je t’aime ne vienne clôturer une prestation réussie.
Alors que les Killers, Macklemore, Foals ou encore Balthazar (qui, pour rappel, remplace Florence and the Machine) sont notamment attendus ce dimanche sur la plaine de Kiewit, la foule s’en allait danser jusqu’au bout de la nuit sous les chapiteaux limbourgeois. Enroulée dans un drapeau noir, jaune, rouge, Angèle, elle, quittait la scène le sourire aux lèvres, après avoir assumé pleinement son statut de headliner de cette troisième journée du Pukkelpop.