The Rolling Stones à Amsterdam: une forme olympique avant Bruxelles

Les Rolling Stones éblouissants au Johan Cruyff Arena d’Amsterdam. De bon augure pour leur concert du 11 juillet au stade roi Baudouin.

The Rolling Stones
The Rolling Stones à Amsterdam. Copyright Belga

Ce mec est incroyable. Mick Jagger a septante-huit ans. Voici trois semaines, il a chopé le Covid. Et là, ce jeudi 7 juillet au stade Johan Cruijff Arena d’Amsterdam, il court, se dandine, danse comme une panthère et harangue une foule de 55.000 personnes sur Out Of Time. "Hors du temps". Une chanson qui porte bien son nom. Mick Jagger et Keith Richards l’ont écrite en 1966 pour l’album "Aftermath". Pour leur tournée anniversaire SIXTY, les Rolling Stones la reprennent. Une version sublimée, festive, magique.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

La niaque des débutants

Le titre arrive en quatrième position de la setlist de ce concert amstellodamois, prévu initialement le 13 juin mais reporté en last minute pour cause d’infection au Covid de son chanteur. "Désolé pour ce contretemps. Je vous présente mes excuses. Mais je suis là ce soir et ça va être bon", dit-il. Jusqu’à Out of Time, ça n'a pas été très bon. Il faut le reconnaître. Les Stones ont mal démarré avec un Street Fighting Man un peu mou du genou et un Let’s Spend The Night Together (joué pour la première fois sur cette tournée) où choristes et guitaristes se cherchaient encore. Et puis les Stones sont redevenus les Stones. Le plus grand groupe de rock du monde. Des piliers. Des ciments. Des survivants. Des papys qui ont la niaque et la flamme des débutants.

The Rolling Stones à Amsterdam. Copyright Belga

On vous prévient. La scène et le décor sont low-budget. Même les écrans auraient pu être plus grands. Pour ce périple européen, ils demandent des prix astronomiques -c’est promis on n'en parle plus - mais ils se concentrent sur l’essentiel: la musique. En deux heures trente et dix-neuf morceaux, ils donnent une véritable leçon. Mick Jagger est en forme olympique. C’est un athlète, un coureur de fond des stades, un performer. Il chante mieux que sur les dernières tournées du groupe. On ne sait pas comment il réussit cette prouesse. Sur Miss You, traversé d’un pont à la basse édifiant de Darryl Jones, il pousse son falsetto légendaire. Sur Sweet Virginia, morceau choisi par vote du public (il a bon goût le public hollandais), il sort l’harmonica et les moues boudeuses pour conter les déboires de cette "douce Virginie sous l’emprise du vin de Californie et des amphétamines". Son jeu de scène "habité" et ses prouesses vocales sur Midnight Rambler sont tout simplement sidérantes. À coup sûr la plus belle version live de ce morceau sombre, bluesy et glauque tiré de "Let It Bleed" (1969) qu’on ait entendue au cours de notre existence de fan. Mick commence à l’harmonica, tel un joueur de blues de Chicago et la termine un gros quart d’heure plus tard rampant sur le sol comme un démon affamé. Le plus beau moment musical du concert.

Du riff et du plaisir

The Rolling Stones à Amsterdam. Copyright Amsterdam

Et nos guitaristes ? Ron Wood prend la plupart des solos. C’est aussi lui qu’on voit le plus souvent sur les côtés et les devants de la scène. Il fait un malheur sur Tumbling Dice, se lâche complètement sur l'inusable You Can’t Always Get What You Want, excelle sur les parties slide du Midnight Rambler déjà évoqué et relève la dramaturgie de l’excellent Gimme Shelter où le drapeau ukrainien flotte sur les grands écrans. Keith Richards reste sagement près de la batterie au début du concert. Il attend son heure. Celle de ses deux morceaux chantés (versions excellentes et dépoussiérées de You Got The Silver et Happy, on va mettre un cierge pour entendre la même chose au stade roi Baudouin). Et puis quand arrivent "les classiques à riffs", il pousse les amplis dans le rouge et claque les accords légendaires. Start Me Up, Gimme Shelter, Jumpin’Jack Flash en bouquet final du concert et, au rappel, le démoniaque Sympathy For The Devil et la signature (I Can’t Get No) Satisfaction. C’est du lourd, c’est du solide. Ce sont les Rolling Stones.

Charlie Watts, à qui cette tournée est dédiée, peut être rassuré. Ses potes poursuivent leur aventure irrationnelle et son remplaçant Steve Jordan, plus dans la furie que le groove, fait le job. Un conseil encore pour les détenteurs d’un ticket pour le stade roi Baudouin. Un concert des Stones, ça se vit au moment présent. Ça s’écoute, ça se regarde. Ne restez pas accroché à votre smartphone pour envoyer en direct des photos à votes potes sur Facebook. Profitez. Enjoy…

Ce 11 juillet au stade roi Baudouin (il reste encore des places). Ticketmaster.be

The Rolling Stones. Copyright Belga

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité