Tomorrowland 2023: des centaines de festivaliers préfèrent un petit chalet alpin aux immenses scènes

Les festivaliers viennent du monde entier pour admirer la Mainstage de Tomorrowland. D’autres préfèrent passer l’intégralité de leur festival dans le bar en forme de chalet alpin qui est situé juste à côté.

Tomorrowland 2023: des centaines de festivaliers préfèrent un petit chalet alpin aux immenses scènes
Avec toutes ces scènes, les festivaliers ont l’embarras du choix. (Crédit photo: Mathieu Golinvaux)

Dieter vient chaque année à Tomorrowland. Comme le disent ses amis, c’est un petit peu «son festival». Le bonhomme n’a manqué aucune édition depuis 2010, «dès que je suis sorti de l’université» nous précise-t-il tout sourire dans un idiome mixant anglais, français et son néerlandais natal. On imagine déjà le deal avec ses parents : «d’abord tu finis tes études, et si tu réussis, tu fais ce que tu veux avec ton argent». Opwijk, son village d’origine, n’est situé qu’à une petite vingtaine de kilomètres de Boom (Anvers), alors fatalement, le jour-J, toute la famille saute dans le taxi pour s’offrir une journée de folie.

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«Je vais faire un tour»

C’est plus prudent, parce qu’à 12h pile, le trentenaire fait son apparition au Bar Tabac, troquet local dont le principal intérêt est d’être situé à proximité de l’entrée principale. Après quoi, Dieter et son frère filent directement au Moose Bar où nous les rencontrons. Chaque année, Dieter commence… et termine sa journée de festival dans ce faux chalet alpin conçu comme un immense bar après-ski avec des DJ’s renommés localement comme F.R.A.N.K, Jelle DK ou l’immanquable Feest DJ.

Dieter (à gauche) avec sa soeur et son frère. (Photo: Valentin Dauchot)

Les grandes bières sont servies dans des chopes bavaroises, de jeunes femmes – habillées à la bavaroise elles aussi – dansent sur de petits podiums, et on trinque joyeusement en massacrant Hey Jude, La Discoteca ou en sautillant sur des classiques de la techno belge des années 90. «Cette année je vais faire un effort», nous explique très sérieusement Dieter. «Je vais aller faire un tour sur le site». L’événement semble exceptionnel, en temps normal, «Amigo» comme l’appellent affectueusement ses amis ne quitte pas le Moose Bar où il se sent chez lui. Ce n’est manifestement pas le seul, le lieu semble truffé d’habitués et vient de faire l’objet d’un reportage de Het Laatste Nieuws. Nous aimerions saluer Dieter pour aller découvrir les autres scènes, mais le digne représentant de Opwijk joue de l’harmonica avec son téléphone. On a presque envie de rester au Moose Bar, nous aussi.

Seize scènes et un DJ dans les toilettes

En dehors de cet îlot de culture, le festival tourne à plein régime. La Freedom Stage accueille des DJ’s qui font tous à peu près la même chose : Tale Of Us, Adriatique et Camelphat. Pas certain de faire la différence si les mecs échangent leurs ordinateurs. Comme toujours, en revanche, c’est la folie sur la scène Youphoria («la scène en forme de champignon») où ARMNHMR balance un dubstep crasseux et surpuissant.

La fameuse Mainstage cuvée 2023. (Photo: Mathieu Golinvaux)

Puis il y a cette étonnante surprise. Parfaitement calibré et garanti sans risque, Tomorrowland a le bon goût de parsemer sa programmation de quelques coups de génie. Dimanche, Chet Faker se produira en DJ Set. Ce samedi, ce sont les pionniers de Groove Armada qui ont été invités. Le duo légendaire de la scène londonienne de la fin de années 90 s’empare de la petite scène Rise pendant une bonne heure trente et livre un merveilleux moment d’électronique teintée de funk et de disco. Une petite parenthèse enchantée avant d’aller profiter de l’increvable Paul Kalkbrenner et d’admirer une dernière fois l’incroyable Mainstage de cette édition 2023, particulièrement impressionnante de nuit.

Dimanche inclus, Tomorrowland aura accueilli plus de 180 000 festivaliers devant seize scènes lors de ce premier week-end haut en couleur (second round le week-end prochain). Mais ce décompte est sujet à caution, nous ne savons pas si le DJ qui mixe… dans les toilettes situées sous la Mainstage est comptabilisé. L’homme mériterait pourtant d’être cité dans la programmation, sa musique est plutôt qualitative. À tel point qu’il devient presque difficile d’effectuer la tâche pour laquelle le lieu fut conçu initialement.

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