
[DOC] Anaïs s'en va en guerre

Les mains dans la terre, le visage renfrogné, Anaïs s’énerve. Contre l’ERDF, contre la mairie, contre tous ces empêcheurs de tourner en rond qui malmènent son rêve: s’installer en Bretagne pour y cultiver des plantes aromatiques. Rien d’autre n’intéresse cette belle pousse de 24 ans, passionnée par les odeurs depuis l’enfance. Mais aujourd’hui, la foi menace d’abandonner cette boule d’énergie qui se croit "bien trop faible pour avoir un truc à moi". Trop faible, vraiment? Le nuage passé, Anaïs se redresse. Envoie au diable ce "village touristique à la con" qui rechigne à lui installer l’électricité et reprend la route vers une nouvelle terre à conquérir.
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La réalisatrice Marion Gervais a visiblement été séduite par ce petit bout de femme au sourire encore enfantin, désarmante de naturel mais incroyablement décidée. Elle n’est pas la seule: Gégé, le prof d’Anaïs, lui donne volontiers un coup de main. Et Olivier Roellinger, ancien chef étoilé reconverti dans les épices, la suit de près. Il est déjà sous le charme de cette combattante dont on sent que rien ne l’arrêtera. Ni la misogynie d’agriculteurs persuadés qu’une "nana", jolie de surcroît, n’a rien à faire dans les champs. Ni le salaire de misère qui l’attend si elle réussit. Elle aime trop chouchouter sa camomille, sa menthe poivrée, sa reine-des-prés… et sa liberté chérie.
Diffusé sur le Web, cet enthousiasmant portrait a engendré un tel buzz qu’Anaïs fait presque figure d’héroïne moderne, dont le courage opiniâtre tient lieu de leçon de vie. Mais comme le présage Olivier Roellinger, elle reste son meilleur atout. Et si l’on en croit les quelques Parisiens démarchés qui, du haut de leur "boboïtude", louent son "côté punk" et trouvent "hyper-chic" sa méthode artisanale, Anaïs pourrait bien gagner sa guerre. On lui souhaite de ne pas y perdre son âme.