
[DOC] Fric et politique: Jérome Cahuzac, l'homme qui ne savait pas mentir

La "République exemplaire" que promettait le candidat François Hollande en 2012 n’existe-t-elle que dans les rêves de démocrates soucieux d’éthique? Les exemples ne manquent malheureusement pas, à droite comme à gauche, pour illustrer les liaisons dangereuses entre argent et pouvoir. Mais cette soirée thématique de la case Histoire immédiate choisit de se concentrer sur deux personnages, particulièrement emblématiques des scandales politico-financiers qui ont secoué la France ces dernières années.
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Le cas Bernard Tapie est particulièrement édifiant: l’homme d’affaires est entré en politique grâce à François Mitterrand dans les années 80 pour finir dans le giron de Nicolas Sarkozy. Vingt-cinq années à tutoyer le sommet de l’Etat avant d’être finalement rattrapé par la justice. Le portrait que dresse de lui Jean-Charles Doria dit tout de la singularité de Tapie, franc-tireur aussi haï qu’admiré. Un "faiseur de fric" si culotté que même ses détracteurs ne peuvent s’empêcher de reconnaître le charisme et le talent de l’animal. Son parcours incarne également, pour le journaliste Laurent Mauduit, "le naufrage éthique de la gauche". Ce n’est pas le second documentaire de la soirée qui le contredira.
Dans Qui veut la peau de Bernard Tapie?, on apercevait Jérôme Cahuzac parmi les parlementaires qui, contestant l’arbitrage rendu dans l’affaire Crédit Lyonnais vs Bernard Tapie, soumettait l’ancien patron d’Adidas au feu nourri de leurs questions. Le revoilà victime de sa propre "part d’ombre", dans un documentaire un peu bavard et très psychanalytique - forcément, il est cosigné par Gérard Miller. Une plongée intime dans l’inconscient de l’ex-ministre du Budget accusé de fraude fiscale, hélas desservie par un commentaire pontifiant. Souvent irritant, mais parfois intéressant… pour ceux que ne rebute pas l’analyse freudienne.