
Duels: Staline/Trotski, le tsar et le prophète

Dès le début de leur carrière politique, Léon Trotski et Joseph Staline se sont livré une guerre sans merci. Les deux hommes, membres du Parti social-démocrate russe et de la garde rapprochée de Lénine, étaient trop différents pour s’entendre. Froid et calculateur, Staline a lentement mis ses pions en place pour abattre celui pour qui il aura toujours une certaine admiration, fasciné par ses talents d’orateur.
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En 1917, après la révolution et la chute du tsar, Lénine devient le leader de la République socialiste soviétique russe. Il envoie Trotski parcourir le pays pour mobiliser les hommes qui formeront l’Armée rouge tandis que Staline est nommé premier secrétaire du parti unique. Les premières dissensions apparaissent. Trotski perçoit la brutalité de Staline, persuadé que le Géorgien ne rêve que d'une chose: s’emparer du pouvoir. Latente, l’opposition entre les deux ténors se manifeste par une succession de coups bas. Et Staline a pour la machination plus de talent que son rival. C'est lui qui prend la relève de Lénine à sa mort en 1924, alors que Trostki était désigné comme successeur légitime. Et le travail de sape continue: malgré une alliance avec des opposants au régime stalinien au sein même du Parti, Trotski en est renvoyé en 1927. Deux ans plus tard, Staline le bannit définitivement de l’URSS.
Le duel va dès lors se poursuivre à distance. Exilé mais pas abattu, Trotski est déterminé à continuer son combat d’opposition et, depuis la Turquie, la France, la Norvège et finalement le Mexique, dénonce la bureaucratie stalinienne qui vampirise la Russie. Ce qui attise encore la rage de Staline, bien décidé à le détruire une fois pour toutes. Ce qu’il parviendra à faire, en envoyant un de ses agents assassiner son meilleur ennemi d'un coup de piolet, le 21 août 1940.