

C’est un tout petit pays - 99.000 km2 pour à peine 50 millions d’habitants - longtemps resté dans l’ombre de ses imposants voisins, le Japon et la Chine. La Corée du Sud, pourtant, est à l’origine d’une formidable déferlante culturelle comme on n’en avait pas vu depuis la grande époque d’Hollywood: la K-pop (prononcer Kay-pop, pour pop coréenne). Un phénomène qui dépasse largement la sphère musicale et s’est imposé, notamment via les réseaux sociaux, jusqu’à Londres, Paris et New York.
Partout, des millions d’ados se pressent pour écouter les tubes ultra-formatés de boys et girls bands qui le sont tout autant. T-Ara, Girls Generation, Exo… : autant de groupes créés de toutes pièces pour investir les marchés étrangers et permettre au Pays du matin calme de rayonner enfin sur le monde.
Pour mieux comprendre les enjeux de la K-pop, Envoyé spécial s’est glissé dans le sillage de ses fans français. Parmi eux, Anouchka qui passe des heures, dans sa chambre tapissée de posters, à décoder cette langue incompréhensible et à répéter pour "devenir une artiste là-bas". La chance lui sourit: elle fait partie des jeunes invités par le ministère de la Culture sud-coréen à découvrir la K-pop à Séoul même.
Un exemple parmi d’autres de l’incroyable stratégie mise en place par le gouvernement pour vendre la Corée du Sud au reste du monde. Un département K-pop y a même été créé pour investir dans les produits dérivés: téléphones portables, lignes de vêtements, lunettes, cosmétiques… Les jeunes stars sont traitées en parfaits produits marketing, soumises à un dur régime: formation intensive, discipline de fer (voire militaire), communication ultra-contrôlée… et chirurgie esthétique pour s’assurer un minois parfait et interchangeable. Pas très artistique, mais sacrément rentable pour le pays qui, depuis la K-pop, ne connaît plus la crise.