
La Coupe reste en Europe

Tous les regards étaient braqués sur le Maracana dimanche soir. Allemagne-Argentine, c’était l’affiche offerte à des millions de téléspectateurs au terme d’un mois complètement foot. Les Allemands partaient avec les faveurs des pronostics en raison de leur plantureux succès face aux Brésiliens en demi-finale (7-1). Mais ils ont mis énormément de temps à confirmer. La faute à une Albiceleste bien plus séduisante que durant ses autres matches.
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La vivacité de Messi et Lavezzi a posé bien des difficultés à l’arrière-garde allemande. Les Argentins ont d’ailleurs eu plusieurs occasions de déflorer la marque notamment via Higuain. Mais ce dernier a tout d’abord galvaudé un véritable cadeau offert par Kroos. A la 30e il pouvait toutefois exulter... avant de déchanter lorsque son but était invalidé par l’arbitre. Les Allemands n’étaient pas en reste et se ménageaient également plusieurs opportunités dont un poteau d’Höwedes à la 45e. Mais le verrou ne voulait décidemment pas sauter. L’Albiceleste allait-elle repasser les plats et encore émerger dans les derniers instants? Pas dans le temps réglementaire en tout cas. Dans les prolongations alors, comme contre la Suisse? Et bien non puisque ce sont finalement les Allemands qui ont réussi à imposer leur loi via Götze qui reprenait magistralement un service... quatre étoiles de Schürrle. Un but libérateur qui suffisait à consacrer la Mannschaft qui attendait ce moment depuis 1990.
Les Allemands repartent donc en Europe avec la Coupe du monde dans les valises, quatre ans après l’Espagne. A ce détail près que l’Allemagne est la première nation européenne à triompher sur le sol américain. Un sacre acquis au prix d’un parcours presque sans faute. Dès leur premier match, les hommes de Löw s’affichaient en favoris. Et ils ont réussi à confirmer jusqu’à la dernière rencontre. Une belle récompense pour des Allemands gorgés d’expérience qui s’étaient cassés les dents en demi lors des deux derniers tournois mondiaux.
Cette confirmation allemande n’est évidemment pas le seul enseignement à tirer de ce Mondial. Voici quelques-unes des leçons à tirer au terme de ce mois de compétition.
La Belgique attendue au tournant
Les Diables se sont arrêtés en quart face au finaliste argentin. Un bon résultat qui a déchaîné les passions. Et ce même si les hommes de Wilmots ont régulièrement été critiqués pour la qualité du jeu proposé. C’est dire si l’attente est grande, en Belgique comme ailleurs, envers cette équipe. Le boulot est donc loin d’être terminé pour cette génération dorée qui devra notamment confirmer lors des prochains éliminatoires pour l’Euro et, pour bien faire, lors de la phase finale de ce tournoi européen ainsi que lors de la prochaine Coupe du monde.
Surprises
L’Espagne, le Portugal, L’Italie, l’Angleterre: out dès le premier tour. Le Chili et le Costa Rica, enthousiasmants inconnus qui ont fait souffler un vent de fraîcheur sur le Mondial. Des surprises de divers ordres ayant rythmé ce mondial et qui vont peut-être avoir des répercussions sur les prochains. Des équipes sont à reconstruire et doivent tout faire pour sortir de l’ornière. D’autres sont en éclosion et doivent tout faire pour confirmer.
Buts à la pelle
La demi-finale remportée 7-1 par l’Allemagne en est le plus bel exemple: cette Coupe du monde a accouché d’une montagne de goals. 171 pour être précis, soit autant que le nombre record enregistré en 1998. Et plusieurs merveilles du genre ont fait hurler de plaisir les amateurs de spectacle: de Van Persie à Götze en passant par Cahill et Rodriguez. On en redemande!
L’homme et la technologie
Des innovations technologiques ont vu le jour dans ce Mondial. On pense notamment à la possibilité de vérifier instantanément si le ballon a franchi la ligne de but. Ou encore au spray utilisé par les arbitres pour faire respecter les distances sur les coups-francs. Mais, à côté de cela, les hommes en noir restent des hommes et il leur est presque impossible de rendre une copie parfaite et de tout voir. Pour preuve, l’acte de cannibalisme de Suarez lors du match contre l’Italie. Certes, il y a eu une sanction après coup, mais plusieurs agressions ont été oubliées, des hors jeu n'ont pas été sifflés ou au contraire sifflés sans raison. Et ce n’est pas plus mal puisque cela permet aux supporters d’expliquer certaines déroutes de leur équipe.
Frissons
La Coupe du monde déchaîne les passions. C’est comme cela tous les quatre ans. Et cette édition n’a pas dérogé à la règle. Il y avait de quoi avoir des frissons à plusieurs moments. Tout d’abord lorsque l’on lisait certains propos sur les réseaux sociaux. Entre les propos haineux, les conseils tactiques avisés de supporters surqualifiés en la matière ou les provocations en pagaille: il y avait de quoi avoir les poils qui se hérissent en quelques clics. Mais, heureusement, ces frissons étaient balayés bien vite par d’autres, beaucoup plus agréables. Ceux qui nous faisaient trembler à chaque action des Diables ou encore ceux qui nous laissaient bouche bée lors des hymnes nationaux des équipes d’Amérique Latine. Des moments de plaisir intenses qui expliquent l’engouement pour cette compétition. Allez, plus que deux ans à attendre pour l’Euro!
Finale
Allemagne – Argentine: 1–0 (prolongations)