
La grande soirée cinéma: Catherine Deneuve

En effet, c’est sous l’impulsion de sa sœur Françoise Dorléac qu’elle débute dans Les portes claquent de Poitrenaud. Mais elle n’est pas intéressée par le métier, refusant depuis toujours d’être enfermée dans une vie toute tracée, elle, si libre dans sa tête.
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Seulement on ne peut rien contre la cruelle ironie du sort. Alors que le cinéma s’impose à elle (notamment avec le troublant Répulsion de Polanski), et qu’elle a déjà partagé avec Françoise l’affiche du formidable Demoiselles de Rochefort de Demy, sa sœur meurt tragiquement dans un accident de voiture en 1967.
Un vide immense, qu’elle ne commentera jamais, gardant jalousement sa vie privée pour elle, tout en façonnant sans le vouloir vraiment le mystère Deneuve. "Vous voulez me connaître? Regardez mes films, et forgez-vous vous-même votre opinion", lâchera-t-elle à un journaliste français en 1977.
Impossible de se faire une idée précise. La magnifique blonde alterne le cinéma d’auteur (Buñuel, Ruiz, Téchiné, Varda…) et populaire. C’est toutefois avec Truffaut qu’elle remporte son premier césar d’interprétation pour Le dernier métro, une vibrante histoire d’amour sous l’Occupation avec Gérard Depardieu, diffusée ce jeudi sur France 3.
Souffrant de son image de grande bourgeoise, de "blonde glaciale", l’insaisissable Catherine que Depardieu décrit comme "L’homme qu’il aurait voulu être" (!), chante Dieu est un fumeur de havane avec Gainsbourg, devient la Marianne française en 1985, s’enflamme pour des dissidents cubains et, bien sûr, continue de tourner des films.
Dont le rôle d’une ménagère féministe en pleine révolution pour Ozon qui ose faire porter à l’icône un training rouge ridicule dans le bien nommé Potiche! Malgré ses efforts et les affres du temps, Deneuve conserve intactes cette grandeur, cette distance avec le commun des mortels. Qui en font une star. Une reine malgré elle. Intouchable.