
La ville entre en gare

Dès lors, il a bien fallu repenser ces lieux toujours plus fréquentés et imaginer de nouveaux services à destination d’usagers pressés comme jamais.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Dans le souci d’explorer la gare en tant que projet urbain en pleine mutation, Maud Gangler et Pierre Lalanne ont posé leur caméra dans l’une des plus peuplées (et des plus belles, avec son majestueux beffroi) de France: la gare de Lyon, cent millions de voyageurs par an.
Durant près de deux heures, ils nous emmènent, façon visite guidée, dans les coins et les recoins de ce formidable carrefour où travaillent quelque deux milles personnes. Du mythique restaurant Le Train bleu à la régie (où nous rencontrons Simone Hérault, LA voix de la SNCF depuis trente ans!), la balade illustre à quel point les gares sont appelées, dans une société rongée par le manque de temps, à devenir de véritables villes dans la ville: des espaces quasi autarciques, avec leurs commerces, leurs espaces de loisirs, leurs services (crèches, coiffeurs ou laboratoires d’analyses médicales sont appelés à s’y développer) mais aussi leurs pickpockets et leurs SDF.
Dommage que, à trop vouloir se montrer exhaustif, le documentaire se contente de survoler certains aspects qui auraient mérité un plus grand développement. Surtout, il se borne à la seule gare de Lyon quand le sujet, passionnant, laissait espérer une réflexion plus globale (avec étude comparative de plusieurs lieux) sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire. Décevant.