
Lanceurs d’alerte: coupables ou héros?

Mercredi dernier, Edward Snowden - l’un des plus célèbres "lanceurs d’alerte" - s’adressait pour la première fois aux Français depuis la Russie où il obtenu l’asile. Un événement organisé à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, auquel le Thema d’Arte fait écho. Le documentaire qui ouvre la soirée (il sera suivi d’un débat avec les principaux intervenants du film) s’intéresse à trois autres de ces "whistleblowers" comme les appellent les Anglo-Saxons: des individus témoins d’actes illégaux ou menaçants pour l’homme, la société, l’environnement… qu’ils décident de dénoncer publiquement. Des vigies en quelque sorte, dont le civisme leur coûte parfois très cher.
La lecture de votre article continue ci-dessous
John Kiriakou, Thomas Drake et Jesselyn Radack sont Américains. Le premier, ancien officier de la CIA, a été condamné à trente mois de prison pour avoir révélé l’usage de la torture contre des détenus suspectés de terrorisme. Le deuxième, un ex-cadre de la National Security Agency, a critiqué la gestion de l’intrusif programme Trailblazer, un système de surveillance généralisée des télécommunications. La troisième - aujourd’hui avocate d’Edward Snowden - a dévoilé les mauvais traitements subis par un Américain affilié à al-Qaida et illégalement interrogé par le FBI.
Le réalisateur James Spione a suivi durant plusieurs mois ces lanceurs d’alerte, considérés par les autorités comme des ennemis de la nation. Au travers de leur histoire, c’est l’administration américaine qui est ici épinglée, et plus particulièrement celle d’Obama. Dans toute l’histoire des Etats-Unis, seules dix personnes ont été inculpées pour divulgation d’informations confidentielles, en vertu de l’Espionage Act, une loi vieille de 1917. Parmi elles, sept l’ont été depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président. Le démocrate aurait-il quelques soucis avec la liberté d’expression?