

De Stanley Kubrick (1975). Avec Ryan O’Neal, Marisa Berenson.
Le parcours d’un jeune arriviste au XVIIIe siècle inspire à Stanley Kubrick une fresque somptueuse qui déconcerta le public à sa sortie mais s’est imposée depuis. Au menu: des personnages complexes, tour à tour odieux ou pathétiques, des images raffinées (certains décors furent quasi uniquement éclairés à la bougie), une version inoubliable de la Sarabande de Haendelet de formidables scènes de duel. En montrant comment le plan d’ascension sociale de Barry s’écroule comme un château de cartes, Kubrick approfondit son thème de prédilection: l’angoisse qui découle de la perte de contrôle.
De Claire Denis (2009). Avec Alex Descas, Mati Diop.
Lionel, veuf, sent qu’il est temps de laisser sa fille voler de ses propres ailes tout en sachant que cette séparation lui brisera le cœur. Le thème est simple et profond comme un haïku, ces poèmes japonais brefs et tranchants qui cherchent à nous communiquer l’évanescence de toute chose. Un cinéaste nippon, Yasujiro Ozu, avait d’ailleurs, en 1949, filmé de manière bouleversante et retenue une histoire similaire dans Printemps tardif. ClaireDenis s’inscrit dans son sillage: aucun chantage à l’émotion, aucune insistance pour décrire le cours inéluctable du temps mais, au contraire, une observation patiente, méticuleuse des liens qui, peu à peu, doivent se défaire.
D’Olivier de Plas (2007). Avec Vincent Elbaz, Daisy Broom.
En adaptant librement le roman Teen Spirit de Virginie Despentes, Olivier de Plas confronte un musicien trentenaire accroché à sa vie de bohème à sa fille de 13 ans dont il vient d’apprendre l’existence. Notre adolescent attardé va-t-il enfin assumer ses responsabilités et passer du baba cool au papa poule? À vous de voir… et de savourer cette comédie familiale joliment troussée où Elbaz nous offre une composition réjouissante en rockeur-glandeur has beenayant pour devise "Viens chez moi, j’habite chez une copine".