
[MAG] Questions à la Une: H&M, le côté obscur de la fringue?

17 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 2 milliards de bénéfices, 100.000 personnes employées pour environ 3.300 magasins essentiellement concentrés en Europe et aux États-Unis: fondé en Suède par Erling Persson un beau jour de 1957, H&M est devenu un monstre globalisé du prêt-à-porter. La recette originelle continue de fonctionner: proposer des vêtements tendance à un prix imbattable. Seules les méthodes de vente peuvent changer. Ainsi, la firme a enregistré une augmentation de 21 % de son chiffre d'affaires au dernier trimestre 2014, grâce en partie à l'augmentation des ventes sur Internet. Mais cette réussite possède un coût. Les centaines de fournisseurs qui amènent à H&M vêtements et accessoires constituent un réseau essentiel pour la marque mais totalement méconnu de ses millions de clients.
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Questions à la une nous propose une enquête sur les coulisses du succès H&M. On voyage notamment avec la journaliste Marie Maurice en Asie, où se concentre 80 % de la production. C'est là que le bât blesse: au Bangladesh, les ouvriers du textile employés par des sous-traitants du géant suédois travaillent parfois jusqu'à 80 heures par semaine. En 2011, deux cents travailleurs cambodgiens avaient d'ailleurs succombé en une semaine, dans une usine, à cause de la malnutrition, des fumées chimiques et d'une mauvaise ventilation. En Ethiopie, nouvel eldorado du textile, la firme n'hésite pas à travailler avec un businessman qui a exproprié des villages. De plus, H&M est connu pour avoir tenté plusieurs fois de contourner l'impôt. Si la firme s'en défend, multipliant les engagements d'augmentation de salaire pour les ouvriers qui travaillent au bout de la chaîne, son bilan social donne parfois une grande envie de se rhabiller ailleurs.