
Magazine: Envoyé spécial: Femmes de ménage:

Crise, délocalisation, réduction d’activité… Nombre de femmes possédaient un bon emploi avant de se retrouver brutalement sur le carreau. Alors, en dernier recours, elles ont revu leurs ambitions à la baisse pour tenter de devenir femmes de ménage. Un métier précaire, mal payé, à peine considéré, mais un métier tout de même, dans un secteur en plein essor: avec 140.000 offres d’emploi en France (10 % de l’ensemble des propositions), c’est même celui qui génère le plus de recrutements aujourd’hui. Mais le prix à payer pour percevoir quelque 700 euros par mois est souvent lourd: cadences infernales, nombreux trajets d’un employeur à l’autre, problèmes de santé, solitude… et abus divers.
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Tous les employeurs n’ont pas l’égard de cette patronne, rappelant à bon escient qu'"une femme de ménage, c’est pas quelqu’un qui doit faire ce que vous n’avez pas envie de faire, c’est quelqu’un qui doit faire ce que vous n’avez pas le temps de faire". Seulement, lorsqu’on est payé au noir - ce serait le cas d’un tiers des employés à domicile -, difficile de se rebiffer. Mila, Philippine embauchée (comme beaucoup de ses compatriotes) dans les beaux quartiers de Paris, en a fait l’expérience et s’est retrouvée congédiée du jour au lendemain pour ne pas avoir acheté la bonne variété de pommes…
Pour beaucoup de ces femmes, l’objectif reste de décrocher un CDI déclaré qui, croient-elles, leur apportera la stabilité et un meilleur salaire. Mais les sociétés de services qui leur promettent une nouvelle "carrière" possiblement évolutive proposent des contrats qu’il vaut mieux lire attentivement sous peine de grosses désillusions. Ces nouveaux domestiques seraient plus d’un million en France. Pourtant, ils restent aujourd’hui encore majoritairement invisibles aux yeux du monde.