
Magazine - Les orages de la vie

Elle vient de fêter ses 80 ans. Certains diront "déjà?". D’autres s’étonneront qu’elle n’en compte pas dix de plus. C’est exactement ce que Geneviève de Fontenay incarne: un personnage sans âge, quasi romanesque, qui s’est arrêté de vieillir dès que le petit écran a fait d’elle une icône. Mélange improbable entre Karl Lagerfeld, Cruella et Arlequin, la dame refuse de céder aux humeurs de la mode depuis 1950, année où elle est élue Miss Élégance et que, dans la rue, les tenues noir et blanc font fureur.
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Si elle ne quitte pas son chapeau, c’est parce que son compagnon, un peu plus tard, lui fait remarquer qu’elle a une tête trop petite pour son corps. Geneviève le croit sur parole, comme elle croit dur comme fer à un avenir plein de paillettes et une vie sentimentale sans orage… La suite est à moitié connue. On sait que la dame passera près de trente années sous les jupes des Miss France, affrontant les vents et les marées avec des convictions inamovibles. On sait moins que son époux, Louis Poirot, créateur du concours, décédera en 1981. Et que l’un de leurs deux fils, Ludovic, mettra fin à ses jours trois ans plus tard, à l’âge de 29 ans.
Des blessures qui n’ont jamais empêché Geneviève d’avancer, même lorsque la journaliste Amel Brahmi, dans une biographie non officielle, la dépeint comme une femme "vaguement raciste, autoritaire et sans scrupule". Entre les rumeurs, les non-dits et les vérités, un tri s’impose. Stéphane Pauwels s’en charge dans le numéro de rentrée des Orages de la vie qui, après avoir brossé le portrait d’une certaine B.J. Scott, s’attardera sur le parcours de la dame au chapeau. Une vie dont l’épisode le plus paradoxal concerne peut-être la Légion d’honneur qu’elle refusa en s’exclamant que le fameux ruban ne devait pas être attribué à n’importe qui…