Magazine: Questions à la une: Antidépresseurs, drogue légale?

La consommation d'antidépresseurs atteint des sommets en Belgique. Des médicaments pas anodins.

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Les derniers chiffres de l'Inami sont sans appel: en 2009, plus d'un million de boîtes d'antidépresseurs ont été vendues dans notre pays. Et rien n'indique que, depuis, la consommation a baissé. Au contraire, le nombre de dépressions a toujours été intimement lié à la solitude et à la situation économique. Et, comme on peut chacun le constater tous les jours, celle-ci n'a pas connu d'embellie ces deux dernières années. Mais est-ce là la seule raison de cette consommation effrénée de pilules du bonheur?

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Questions à la une a mené l'enquête. En rencontrant des experts et des consommateurs. Premier constat: si le nom Prozac est entré dans le langage courant, ce n'est pas pour rien. La consommation d'antidépresseurs s'est tout simplement banalisée. Un coup de mou ou de blues? Un petit tour chez le médecin et vous voilà muni sans trop d'effort d'une ordonnance. L'antidépresseur est une solution facile et immédiate. Et nombre de docteurs n'ont pas besoin de se faire prier pour en prescrire, évitant ainsi le risque de perdre un patient déçu et qui ira consulter un confrère plus coulant.

On connaît aussi la force de frappe et de persuasion de l'industrie pharmaceutique. Cette mécanique bien huilée a réussi un coup de maître en nous faisant croire qu'une petite gélule pourra soulager notre mal-être. Finalement, tout cela ne serait pas si grave si les antidépresseurs, comme l'aspirine par exemple, étaient des remèdes "légers", sans trop d'effets secondaires. Ce n'est pas le cas. Par leurs effets désinhibants, les pilules du bonheur peuvent faire du bien à certaines personnes mais pour d'autres, elles favoriseront les comportements violents ou suicidaires. Un vrai problème de santé (mentale) publique.

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