
Magazine - Reporters: Mes parents sont en prison

En Belgique, 15.000 enfants ont, au moins, un parent en prison. Une situation complexe. Parce que la punition de ces délinquants et criminels devient également celle de leurs proches.
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Et comme ce statut de parent ne disparaît pas avec l’emprisonnement, ils doivent aussi assumer cette culpabilité supplémentaire. Ce reportage en immersion contient évidemment son lot d’histoires bouleversantes et de scènes touchantes, de discours de rédemption aussi. Mais les vrais héros en sont les membres de l’association Relais Enfants-Parents dont la mission est de maintenir ce lien entre les prisonniers et leur progéniture, ce qui est parfois loin d’être aisé quand la structure familiale a volé en éclats, en organisant des espaces de rencontres et en les encadrant aussi. Ils agissent parfois sur demande des prisonniers.
Mais examinent bien tous les paramètres avant de répondre favorablement avec une priorité donnée à l’intérêt de l’enfant. Tous ne sont pas demandeurs de visites qui, pour d’autres, pourraient s’avérer trop perturbantes.
La demande provient aussi parfois des autorités judiciaires et pénitentiaires. Pour les premières, c’est surtout le cas lorsqu’une mère d’un enfant en bas âge est condamnée.
A Lantin, par exemple, une nursery accueille ces mamans prisonnières, jusqu’aux 2 ans et demi de leur enfant, et le Relais veillera, lui, à ce que tout soit bien organisé, notamment au niveau des sorties avec le papa ou les visites des frères et sœurs. Les directions de prison, pour leur part, considèrent que le maintien du lien fait partie du processus de réinsertion.
Par la responsabilisation familiale, mais aussi sociale, que cela implique. De plus, bonus non négligeable, ces rencontres provoquent souvent une baisse de la tension des détenus pour qui le rôle de parent est la dernière chose à laquelle se raccrocher.