
Marine Le Pen dans On n'est pas couché

L’un des mérites de Laurent Ruquier, c’est de ne s'être jamais couché devant le Front National. Homme de gauche revendiqué, il a toujours mis un point d'honneur à critiquer les idées de l'extrême droite française et à étriller ses figures de proue. À commencer par Marine Le Pen, présidente en titre du FN, fille de papa Jean-Marie, et candidate à la présidentielle créditée de quelque 20 % d'intentions de vote.
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Ruquier et miss Le Pen n'auraient donc jamais dû se rencontrer. L'animateur avait d'ailleurs martelé en 2011: "Tant que rien ne m'y oblige, je choisis mes invités politiques comme bon me semble. Et je ne souhaite pas livrer mes audiences au Front National".
Mais depuis, campagne présidentielle oblige, Ruquier a été pris à son propre jeu de couvrir la campagne préélectorale chaque semaine depuis le 1er janvier, en accueillant tour à tour tous les candidats à la fonction suprême. L'équité, réglementée et contrôlée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, impose donc que Marine Le Pen ait aussi droit à sa demi-heure chrono dans On n'est pas couché.
Et ce sera ce samedi soir dans une ambiance façon "Règlement de comptes à O.K. Corral". Car entre le talk-show et la pasionaria droitiste, le torchon brûle intensément jusque devant les tribunaux. Fidèle à son esprit frondeur, l'animateur et son émission n'ont pas levé le pied du côté satirique. Que du contraire!
Après une évocation de l'arbre généalogique de Marine Le Pen en forme de croix gammée, puis l'exhibition d'un dessin de Charlie Hebdo assimilant le Front National et ses électeurs à une merde fumante et enfin une dernière saillie ironisant sur la "France qui perd son triple A mais le FN qui garde son double S", on imagine l'ambiance qui va régner sur le plateau du talk-show.
Sans oublier non plus que Marine Le Pen, redoutable débatteuse dopée par sa présence contrainte sur un plateau de bobos de gauche, sera mise sur le gril par Audrey Pulvar, plus que sympathisante du PS, et Natacha Polony, certes de droite mais sûrement moins FN-compatible que ne l'aurait été son prédécesseur Eric Zemmour. Chacun y trouvera son compte: à savoir de l'audience.