
Pièces à conviction: A qui profitent les éoliennes?

Signataire du protocole de Kyoto, la France s’est peu à peu tournée vers l’éolien - considéré comme l’une des énergies renouvelables les plus prometteuses. Actuellement au nombre de 5.000, ses turbines fournissent près de 4 % de l’électricité nationale et leur nombre devrait tripler d’ici cinq ans, pour une production avoisinant les 10 %. Un choix politique en faveur de l’environnement - l’Etat subventionne largement le secteur -, mais qui soulève de vives protestations. De quoi aiguiser la curiosité: quelles réalités se cachent sous les pales de ces gigantesques mâts d’acier? Rigoureuse, l’enquête de Pièces à conviction épluche par le menu les nuisances (pollution sonore et visuelle - effets stroboscopiques, perte de valeur des habitations alentour), mais surtout les dérives de l’éolien.
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Car si l’énergie est propre, les pratiques, elles, le sont beaucoup moins. Et, derrière l’argument écologique, les promoteurs cherchent surtout à tirer bénéfice d’un marché concurrentiel en plein essor, estimé à trois milliards d’euros par an. Tous les moyens sont bons, en France comme en Belgique, pour convaincre de nouvelles communes d’adopter le dispositif: "mesures compensatoires" proposant de financer des travaux municipaux, pression sur les habitants sollicités pour louer leur terrain, tentatives d’intimidation à l’encontre de ceux qui changeraient d’avis. Les élus ne sont pas sans reproche, se compromettant parfois dans des prises illégales d’intérêt.
Face à eux, la résistance s’organise et les antis pointent du doigt le lobby exercé par des industriels, dont certains ont fait fortune grâce à ce juteux business. Ils ont notamment dénoncé le tarif, pour le moins élevé, de l’électricité éolienne imposé à EDF… et en partie payé par le consommateur via une taxe intégrée à sa facture d’électricité. Gare, le champ de l’énergie verte est parsemé de mauvaises herbes.