
Téléfilm Gaspard le bandit

Célèbre brigand du XVIIIe siècle, Gaspard de Besse demeure une célèbre figure du sud de la France, où il officiait. Dépouillant les riches - sans violence - pour partager son butin avec les plus démunis, il hérita du sobriquet de "Robin des Bois provençal" et finit sur la roue à l’âge de 24 ans. Une histoire tout à fait séduisante pour le cinéaste Benoît Jacquot, friand de films d’époque - avant Les adieux à la reine, sorti au printemps, il avait déjà signé, entre autres œuvres, Sade, Adolphe et, pour la télévision, La vie de Marianne et Princesse Marie.
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S’il s’est inspiré du roman de Jacques Bens (un des fondateurs de l’Oulipo) sur ce héros populaire, Jacquot a toutefois choisi d’offrir au personnage quelques décennies supplémentaires. Son Gaspard approche la cinquantaine et une blessure par balle, écopée lors d’un guet-apens, le rappelle à sa mortalité. Prêt à renoncer, il s’éveille à nouveau au travers de deux rencontres: celle d’Anne de Morières, jeune cœur palpitant, mal mariée avec le vieux président de région; et celle d’Antoine, adolescent dégourdi et décidé à marcher dans les pas du bandit qu’il admire.
A la première, il offre son cœur malgré les dangers. Au second, il transmet son savoir, son goût des livres et des idées - celles qui sous-tendent son brigandage. Pour eux, il reprend les rênes dans un ultime tour de piste… Voilà une bonne surprise comme on les attend sur la chaîne publique: une œuvre romanesque, épique, enlevée, dans la veine des films de cape et d’épée d’antan. Autour de Jean-Hugues Anglade en Gaspard essouflé mais charmant de désinvolture et de passion, notre compatriote Nathacha Régnier dans le rôle de la délicate Anne, Jean-Pierre Jorris dans celui de l’implacable président et Vladimir Consigny (fils du réalisateur et de l’actrice Anne Consigny) dans la peau du fougueux Antoine forment un parfait casting pour ce très plaisant téléfilm.