Théâtre: La vérité (en direct)

La vérité, c’est surtout l’art de la dissimuler. Sixième pièce - et première comédie - du jeune auteur à succès Florian Zeller, La vérité se voudrait "un éloge du mensonge", ainsi qu’il le contait à Paris-Match le 25 janvier 2011. Soit deux couples. Michel, menteur invétéré, trompe sa femme avec sa maîtresse… qui n’est autre que l’épouse de son meilleur ami. La mécanique colle à celle du vaudeville mais se fait plus complexe. Discourant sur la liberté, Zeller cite ainsi Voltaire, rappelant que "le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal". Et c’est là que ça se corse, car Michel le mystificateur va se retrouver lui-même mystifié en découvrant qu’à son instar, les autres membres de ce quatuor libertin lui mentent tout autant. Et le baratineur n’aura dès lors qu’une seule obsession: dénicher dans ces chassés-croisés amoureux une vérité qui se dérobe à lui.

Joué depuis un an au théâtre Montparnasse, La vérité a été imaginée sur mesure pour son acteur principal, Pierre Arditi. Non qu’il soit lui-même le meilleur dissimulateur sur la place de Paris, mais il est vrai que le comédien est un habitué de ce type de personnage, fanfaron, hâbleur… et un peu couard. L’intéressé confie lui-même que les rôles de menteurs sont les meilleurs et s’il estime en être "de moins en moins avec le temps", il assume certains petits arrangements avec la vérité - "Je pratique le mensonge que j’espère être une vertu". De quoi laisser songeur, à une époque où chacun réclame à tout-va une transparence absolue tout en maniant mieux que jamais une belle langue de bois. Le mensonge amoureux serait-il une manière - bien confortable - d’épargner l’autre? La fidélité sexuelle du couple n’est-elle qu’un leurre absolu? Quelques réflexions, banales et éternelles, que France 2 relaie ce soir, en direct. A quelques jours de prendre vos nouvelles résolutions…