
Un jour, un destin: Louis de Funès, derrière le masque

Cela fera trente ans, le 27 janvier prochain, que le comique préféré des Français est parti faire rigoler le Grand Réalisateur, laissant pour l’éternité une quantité de films désopilants qui continuent à faire le bonheur du public. Un jour, un destin consacre une soirée spéciale à Fufu et permet à Claude Gensac, à Michel Galabru et à Mylène Demongeot de comparer leurs souvenirs, pour mieux cerner cette personnalité.
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"Ce que je voulais, je l’ai toujours eu, mais à l’échelle de la vie: dix ou quinze ans après", déclarait-il en 1971. De fait, elles furent longues les années de galère, à courir le cachet dans un nombre impressionnant de figurations avant que la voie du succès ne s’ouvre grâce à quelques bonnes étoiles.
Robert Dhéry et ses Branquignols pour commencer (qu’on retrouve dans Le petit baigneur en deuxième partie de soirée), Yves Robert, ensuite, qui le met en vedette dans Ni vu, ni connu. Ou encore Sacha Guitry, qui lui dédicaça un dessin en ses termes: "Pour Louis de Funès, excellent comédien. Sacha Guitry, dessinateur médiocre".
Mais de cette période de vaches maigres où pas grand monde ne croyait en lui, de Funès gardera une angoisse permanente des lendemains qui déchantent. C’est ce qui le poussera à protester sur le tournage du Corniaud, estimant que Bourvil, qu’il adorait pourtant, avait beaucoup plus de scènes que lui.
Il admettait d’ailleurs son côté taciturne: "Les gens croient qu’avec moi, à la maison, on s’amuse sans arrêt. Eh bien, je vous assure qu’on ne rigole pas tous les jours!" Michel Audiard confirmait: "Louis était difficile à manier. Mais comme tous les grands acteurs, il avait peut-être tort au départ mais presque toujours raison à l’arrivée". Et pour avoir eu raison de distraire les autres pendant si longtemps, on ne peut que vous dire merci, monsieur de Funès!